1) Principe
Principe de fonctionnement d’un implant cochléaire.
L’implant cochléaire, contrairement à la prothèse, va aller directement stimuler le nerf auditif, tout en shuntant les oreilles externe, moyenne et interne. La voie naturelle n’est plus respectée.
Dans les surdités très sévères et profondes, les restes auditifs sont absents ou insuffisants pour être exploitables par les prothèses. L’implant cochléaire exploite le mode de fonctionnement tonotopique du nerf auditif pour, en stimulant à différents niveaux étagés du nerf, restituer des perceptions de sons graves, médiums et aigus, ce qui facilite la discrimination de la parole.
2) Deux parties
Parties et mise en place d’un implant.
Les implants actuels sont constitués de 2 parties. La partie interne (figure 1) est le « récepteur/stimulateur » prolongé par un faisceau d’électrodes (ou « porte électrodes »), qui est non fonctionnel lorsqu’il est seul.
Le chirurgien fait entrer le faisceau d’électrodes dans la cochlée ; celui-ci vient se positionner au contact du pilier central de la cochlée (modiolus), où circulent les fibres du nerf auditif. Les électrodes se retrouvent à proximité du nerf qu’elles vont stimuler (figure 2). Le nombre d’électrodes dépend de la marque (16 et 22 électrodes).
L’autre extrémité (comprenant le récepteur/stimulateur), est placée sous la peau, en arrière du pavillon de l’oreille.
La partie externe (figure 3) est appelée « processeur » et prend la forme d’un contour d’oreille ou d’un boîtier, plus ou moins volumineux, qui sera soit clipé sur le col de chemise, soit porté en brassard, soit porté dans un mini-sac à dos.
Ce processeur :
- apporte l’énergie permettant à la partie interne de fonctionner, à l’aide de piles ou de batteries. La consommation est très supérieure à celle d’une prothèse (pile = › 10 à 15 jours) : l’autonomie moyenne est ici 1 pile = › 1 jour ; 1 batterie rechargeable = › 10 à 20 heures.
- par son microphone, capte les sons extérieurs,
- régule le fonctionnement des électrodes internes : vitesse, intensité et mode de stimulation… constituant différentes stratégies de codage : celles-ci différent légèrement d’une marque à l’autre, mais leur base de fonctionnement reste similaire,
- permet d’explorer la partie interne : mesure des impédances des électrodes, recherche de dysfonctionnement, niveau de réponse du nerf auditif… Ces mesures apportent une aide importante aux régleurs, surtout pour les très jeunes enfants.
Les deux parties sont mises en relation à l’aide d’un système d’aimants. La partie externe est prolongée par un câble amenant à une antenne, pourvue d’un aimant. Celle-ci vient se coller dans les cheveux, en regard de l’aimant intégré au récepteur interne, placé en sous-cutané. La communication entre les 2 se fait par radiofréquences.
3) Indications et contre-indications anatomiques
Elles découlent des impératifs chirurgicaux, et du principe de fonctionnement de l’implant. Ne pourront être implantés que :
- les personnes sourdes ayant un nerf auditif visible à l’IRM, même s’il est atrophique ; l’absence de nerf auditif est une contre-indication,
- les personnes sourdes ayant une cochlée perméable, normale ou mal formée, pour pouvoir introduire le porte électrode.
Une absence de cochlée, une cochlée obstruée (comme dans les cas d’ossification des surdités post-méningitiques) empêcheront l’implantation.
Quatre marques se partagent le marché de l’implant cochléaire : Cochlear® , Advanced Bionics®, Neurelec® et Med El®.
Le choix de la marque est fait soit par les parents de l’enfant candidat ou l’adulte candidat, soit par le chirurgien pour les cas particuliers.
L’implantation bilatérale est systématiquement proposée :
- dans les surdités post-méningitiques, du fait du risque de la perte définitive de la deuxième cochlée en cas d’ossification secondaire,
- dans les surdités associées à une malvoyance (syndrome d’Usher par exemple).
Sinon, elle est discutée au cas par cas.
La partie interne coûte 16 000 euros environ et la partie externe 6 000 euros.
Depuis mars 2009, une partie des frais inhérents au fonctionnement de l’implant est remboursée par la sécurité sociale.
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