DEPUIS une quarantaine d’années, on observe une augmentation nette de la prévalence des maladies allergiques. Des données sur deux générations successives de la population écossaise montrent que ce phénomène, qui est essentiellement lié au mode de vie occidental, est encore plus marqué pour la rhinite allergique (RA) que pour l’asthme. Certes, la RA ne menace pas le pronostic vital, mais elle a un impact important sur la qualité de vie des patients. D’après l’étude française ERASM (Enquête épidémiologique sur la rhinite allergique saisonnière en médecine générale), elle entraîne une gêne dans la vie quotidienne et la vie professionnelle chez, respectivement, 91,8 % et 79,2 % d’entre eux (1).
Une coexistence fréquente.
« La RA et l’asthme sont deux comorbidités fréquentes, souligne le Pr Michel Aubier (hôpital Bichat, Paris). Environ 80 % des patients asthmatiques sont porteurs d’une RA ». Ces pathologies semblent être deux expressions d’une même maladie. Il a été démontré que la RA triple le risque de développer un asthme, avec un rôle important de la sensibilisation aux acariens (2), et qu’elle est associée à un mauvais contrôle de l’asthme (3). En outre, traiter la RA permet de mieux contrôler l’asthme y compris les formes les plus sévères (4).
L’enjeu des maladies allergiques est tel que la présidence polonaise de l’Union européenne a fait de la prévention et du suivi de l’asthme et de l’allergie de l’enfant des priorités de santé publique, note le Pr Jean Bousquet (hôpital Arnaud De Villeneuve, Montpellier). La prise en charge de la RA fait l’objet de recommandations élaborées par des experts en collaboration avec l’Organisation mondiale de la santé : les recommandations ARIA (Allergic Rhinitis an its Impact on Asthma) qui ont été mises à jour en 2008 puis révisées en 2010 (5). Pour cette dernière version, , explique le Pr Bousquet, les experts ont étudié pour la première fois les comorbidités RA et asthme. En ce qui concerne le traitement par antihistaminiques H1 oraux, ils « recommandent » l’utilisation de molécules de nouvelle génération qui n’entraînent pas de sédation et n’interagissent pas avec le cytochrome P450 et, avec un deuxième niveau de preuve « proposent » les molécules entraînant une certaine sédation et/ou interagissant avec ce dernier.
Efficacité et sécurité cardiaque.
Plusieurs études de phase III ont démontré l’efficacité de la bilastine dans le traitement de la RA. Ce nouvel anti-H1 est significativement plus efficace que le placebo et au moins aussi efficace que les trois molécules de référence que sont la cétirizine (6), la desloratadine (7) et la lévocétirizine (8). La bilastine présente également l’intérêt d’un profil de tolérance à long terme favorable, en particulier sur le plan cardiaque. Elle n’entraîne pas de prolongation cliniquement significative de l’intervalle QTc. « Aucun autre effet cardio-vasculaire n’a été observé dans les essais cliniques », précise le Pr Bousquet. Enfin, la bilastine n’a pas d’effet sur la conduite (9) et n’interagit pas avec le cytochrome P450.
Conférence de presse organisée par les laboratoires Menarini France.
(1) Demoly P et al. Allergy 2002 ; 57 : 546-54.
(2) Shaaban R et al. Lancet 2008 ; 372 : 1049-57.
(3) Bousquet J et al. Clin Exp Allergy 2005 ; 35 : 723-7.
(4) Crystal Peters J et al. J Allergy Clin Immunol 2002 ; 109 : 57-62.
(5) Brozek JL et al. J Allergy Clin Immunol 2010 ; 126 : 466-76.
(6) Kuna P et al. Clin Exp Allergy 2009 ; 39 : 1338-47.
(7) Backaert C et al. Allergy 2009 ; 64 : 158-65.
(8) Zuberbier T et al. Allergy 2010 ; 65 : 516-28.
(9) Conen S et al. J Psychopharmacol 2010 Sep 20.
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