On estime qu’un tiers des personnes de plus de 65 ans et la moitié des personnes de plus de 80 ans vivant à domicile chutent au moins une fois dans l’année ; la moitié de ces personnes font des chutes répétées.
Le retentissement des troubles de l’équilibre sur la vie quotidienne est bien connu (sensations d’ébriété ou d’instabilité, peur de descendre les escaliers…). Les chutes, quant à elles, peuvent avoir des conséquences majeures comme des séquelles physiques et psychologiques, voire un syndrome post-chute avec désadaptation psychomotrice qui majore le risque de nouvelles chutes.
Ces chutes sont souvent liées à un défaut d’utilisation et d’intégration centrale des informations sensorielles impliquées dans la fonction d’équilibration. En effet, le système vestibulaire est un système complexe. Pour assurer l’équilibre, il met en jeu le labyrinthe postérieur et les noyaux vestibulaires, mais aussi des structures centrales comme le cervelet, le striatum, le thalamus, l'hippocampe et le cortex frontal et préfrontal. Les informations qui arrivent au niveau des noyaux vestibulaires ne sont ainsi pas uniquement vestibulaires, mais aussi proprioceptives, visuelles et cérébelleuses. L’équilibre est donc également une fonction complexe impliquant une concordance des informations vestibulaires, visuelles et proprioceptives ou leur compensation par le système nerveux central, et enfin une intégrité des structures centrales.
En cas de troubles de l’équilibre, le bilan fonctionnel otoneurologique de l’oreille interne comporte des tests audiométriques et vestibulaires (examen calorique, potentiels évoqués myogéniques et oculaires, posturographie statique et dynamique). L’Equitest est une plate-forme munie d’un capteur de force et d’un panorama visuel. Elle permet ainsi de quantifier les troubles de l’équilibre et de juger de la bonne utilisation des entrées vestibulaires, visuelles et proprioceptives. Cela permet d’identifier la stratégie compensatoire spontanément mise en place par le patient.
La facilitation d’un phénomène physiologique
La rééducation vestibulaire a pour objectif de favoriser la compensation d’un déficit vestibulaire par les autres composants du système nerveux central. En dehors des techniques d’habituation destinées principalement au traitement du vertige positionnel paroxystique bénin, la rééducation vestibulaire fait appel au fauteuil rotatoire, aux plates-formes de posturographie dynamique, au générateur d’optocinétique et aux barres de diodes. Cette rééducation est fondée sur la facilitation du phénomène physiologique de compensation vestibulaire. Trois mécanismes principaux sont mis en jeu, l’adaptation, la substitution et l’habituation. Ils cherchent à corriger la sous-utilisation ou la mauvaise utilisation des entrées vestibulaires, visuelles et proprioceptives impliquées dans le contrôle postural. Tant que la stratégie d’équilibration n’est pas corrigée ou compensée, la qualité de vie des patients reste altérée et leur risque de chute est accru. La rééducation vestibulaire accélère une stratégie de compensation appropriée ou corrige une mauvaise stratégie. La bonne progression de la compensation peut être suivie par les outils utilisés pour diagnostiquer les troubles vestibulaires et identifier la stratégie compensatoire spontanément mise en place. Des techniques de rééducation novatrice utilisant les substitutions sensorielles montrent leur intérêt dans des situations spécifiques.
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