Pas plus que nous le sommes face à l’ensoleillement, nous ne sommes pas tous « égaux » vis-à-vis de l’exposition aux sons. Il existe une susceptibilité individuelle aux atteintes auditives liées à l’hyperexposition sonore.
« Cette variation de sensibilité est d’origine génétique, révèle le Pr Christine Petit, professeur au Collège de France, chaire de Génétique et physiologie cellulaire. Elle se déchiffre petit à petit. « Nous venons d’isoler un gène de vulnérabilité chez des familles iraniennes malentendantes, atteintes de surdité dont la sévérité est très variable. Chez la souris, l’inactivation de ce même gène reproduit le déficit après une très brève hyperstimulation auditive ». Ces données pourraient permettre dans un futur relativement proche et grâce aux tests de diagnostic génétique, d’identifier les sujets qui ne doivent pas s’exposer à des sons intenses.
Régénérer les cellules neurosensorielles
« On sait également qu’après un traumatisme sonore le seuil auditif s’élève puis peut revenir à la normale en quelques jours. Mais la restitution de ce seuil peut masquer en fait la mort d’une fraction importante des neurones » poursuit le Pr Christine Petit. « En ce qui concerne les nouvelles pistes thérapeutiques, elles sont diverses : prévention de la mort des cellules, réparation des cellules qui survivent, et régénération dans les autres cas. Nous sommes capables de vectoriser des séquences d’ADN qui codent pour des facteurs correspondants, facteurs neurotrophiques, facteurs de différenciation… qui permettent, pour ces derniers, une régénération prometteuse des cellules sensorielles et des neurones auditifs à partir des cellules progénitrices, chez l’animal ».
Ces progrès tous issus d’une recherche active et dont le champ d’application s’étend à la quasi-totalité des surdités neurosensorielles permettront peut-être de faire face à une situation alarmante qui prédit qu’en 2 030 environ 20 % de la population générale sera gênée dans ses interactions sociales, en raison de troubles auditifs.
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