Mise au point

Les allergies respiratoires

Publié le 13/04/2015
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Le prick test : incontournable

Le prick test : incontournable
Crédit photo : PHANIE

Les questions à se poser

• La symptomatologie (rhinite, rhino-conjonctivite, asthme) est-elle en lien avec une exposition aux allergènes respiratoires ? Quels sont les allergènes en cause ?

L’interrogatoire permet d’apprécier l’intensité des symptômes et leur retentissement sur la qualité de la vie, les performances scolaires s’il s’agit d’un enfant, ou professionnelles s’il s’agit d’un adulte. Il est nécessaire de rechercher des antécédents allergiques personnels et familiaux, d’autres signes cliniques évocateurs d’atopie (prurit, et conjonctivite dans le cas de la rhinite), des facteurs déclenchants, l’existence d’un environnement allergique et les éventuels traitements qui ont pu soulager les symptômes.

Ce qu’il faut faire

• Le diagnostic de sensibilisation repose sur la réalisation de prick tests cutanés.

Le prick test reproduit au niveau de la peau la réaction allergique ayant lieu au niveau de l’organe cible (peau, nez, poumon œil). Plusieurs allergènes peuvent être testés simultanément.

Le dosage des IgE spécifiques (onéreux) est utile :

- lorsqu’ il existe une discordance entre l’allergène suspecté à l’interrogatoire et les résultats des prick tests cutanés,

- lorsque l’allergène est rare ou lorsque le prick test n’est pas réalisable (traitement antihistaminique en cours et/ou dermatose évolutive et/ou problème cutané)

- ou lorsque les tests cutanés s’avèrent ininterprétables (dermographisme, réactivité cutanée).

Les tests sériques multi-allergéniques de dépistage qui ciblent les pneumallergènes les plus courants (comme Phadiatop basés sur la radio-immunologie) constituent une première approche diagnostique de l’allergie respiratoire : leur sensibilité et leur spécifique sont supérieures à 80 à 90 % mais inférieures à celles des tests cutanés. Ils ne ciblent pas les allergènes régionaux.

• La prise en charge des allergies respiratoires repose sur trois axes :

- l’éviction de l’allergène lorsque c’est possible ;

- le traitement symptomatique basé sur les antihistaminiques H1 et les anti inflammatoires en cas de rhinite ou de rhino conjonctivite ; le traitement de l’asthme allergique est spécifique.

- l’immunothérapie allergénique (ITA par voie sous-cutanée, ou sublinguale plus sûre) semble pouvoir modifier le cours naturel de la maladie. Elle constitue un traitement de seconde intention prescrit par des médecins spécialistes. Le recours à l’ITA dans la rhinite n’est justifié qu’en cas d’échec des traitements symptomatiques.

Ce qu’il faut retenir

- Le diagnostic d’allergie respiratoire nécessite concordance entre les données cliniques et la preuve immunologique du rôle des allergènes.

- Un quart de la population générale a des tests cutanés positifs sans allergie.

- L’asthme non contrôlé est contre indication à l’ITA.

Dr A. T.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9403