NÉ EN ITALIE dans les années 50, le groupe familial Amplifon qui commercialise des aides auditives détient désormais 9 % du marché mondial et enregistre un chiffre d’affaires de plus de 92 millions d’euros réalisé en France l’an dernier. De bons résultats qui donnent le sourire à Franco Moscetti, président-directeur général du groupe, lors de sa visite à Paris où il a expliqué ses nouvelles perspectives de développement liées à l’acquisition de National Hearing Care, premier distributeur de solutions auditives en Australie, Nouvelle-Zélande et en Inde. Estimant que 300 millions de personnes souffrent de problèmes d’audition à travers le monde, le dirigeant milanais précise que ces déficiences concerneraient déjà 70 millions d’Européens et 30 millions de Nord-Américains. « Aujourd’hui, seule une personne atteinte sur cinq dispose d’une aide alors que les innovations technologiques constantes dans ce secteur apportent aujourd’hui des solutions globales parfaitement adaptées. »
Depuis la première aide auditive équipée d’un transistor, les solutions digitales commercialisées aujourd’hui rivalisent de discrétion, adaptent les niveaux sonores à l’environnement et réduisent les effets Larsen déplorés depuis longtemps. « On s’intéresse désormais au style de vie et au profil de la personne malentendante pour proposer l’appareil le mieux adapté devant un diagnostic », fait valoir Richard Darmon qui dirige l’entreprise en France. Avec 330 points de vente et 630 employés à travers l’Hexagone, Amplifon (dont 60 % des prothèses sont produites par Siemens) taille désormais des croupières à Audika, leader sur ce marché.
Le potentiel de croissance dans ce secteur a de quoi développer l’appétit de concurrents, petits et grands. L’allongement de la durée de la vie et l’augmentation des nuisances sonores suffisent à transformer des patients en clients. Aujourd’hui, seuls 20 % des personnes qui en ont besoin accepteraient un appareillage. Richard Darmon parle de blocage, d’« un problème psychologique à surmonter pour s’équiper et ne pas être coupé du monde ». Le pas est franchi dans la très grande majorité des cas, après 70 ans. Les médecins généralistes sont souvent les premiers témoins de l’apparition de ce handicap et Richard Darmon les invite à plus de vigilance.
Les solutions discrètes et performantes sur le marché ne sont pourtant pas encore à la portée de toutes les bourses. Franco Moscetti explique qu’« Amplifon développe des solutions auditives pour tous : de la Fiat à la Ferrari en passant par la Maserati ». Avec un prix moyen de 1 500 euros par prothèse, la moitié de ce tarif correspondant au service après-vente et à la main-d’œuvre, la version la plus optimiste de remboursement par la Sécurité sociale reste de l’ordre de 130 euros, les forfaits moyens des mutuelles proposant un remboursement complémentaire qui oscille entre 400 et 500 euros par prothèse. Alors même si ce n’est pas du luxe, l’appareillage auditif peut faire encore hésiter et ce distributeur italien affirme que pour l’heure, son meilleur réseau de ventes demeure « le bouche-à-oreille ».
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