Audition
Vieillissement auditif et presbyacousie.
La presbyacousie débute par des difficultés de compréhension en milieu bruyant et désigne la diminution de l’acuité auditive due à l’âge. Jusqu’à ces dernières années, on avait tendance à considérer surtout la déficience de l’organe périphérique ou cochlée. En fait, l’ensemble de la voie auditive est concerné par ces processus de vieillissement, qui atteignent aussi bien la cochlée que les voies auditives à tous les niveaux.
La presbyacousie commencerait vers 40 ans. Elle concerne dans un premier temps non pas l’audition elle-même, mais les possibilités de traitement de l’information, les tests en milieu bruyant étant les premiers à mettre en évidence cette dégradation. En effet dès 40?ans mais de façon plus marquée à partir de 55 ans, on voit diminuer de façon statistique les possibilités de reconnaissance des mots en milieu bruyant.
Trop souvent, le bilan audiométrique se limite à une audiométrie tonale et à un test vocal peu discriminatoire qui montre les fréquences affectées habituellement : d’abord les aiguës, puis les médianes et les graves.
Ce sont les épreuves vocales qui permettent d’établir un véritable profil audiométrique.
Comment détecter la surdité.
Le plus souvent, l’audition baisse progressivement sans que la personne ne s’en rende compte, ni parfois même ne l’admette. Les audiogrammes montrent qu’avec l’âge, il y a une amputation des sons aigus. Les patients âgés n’entendent plus, ou moins bien, une jeune femme qui parle, la sonnette, les oiseaux, le téléphone.
Ainsi, si vous constatez qu’un de vos patients :
- fait répéter souvent ses interlocuteurs,
- se plaint de bourdonnements d’oreilles,
- souffre de vertiges,
- parle trop fort,
- et que sa famille vous dit qu’il met la télévision trop fort, qu’il refuse les sorties et/ou les réunions et qu’il devient asocial, posez-vous la question : ne serait-il pas en train de devenir sourd ?
Il faut alors voir faire le test de chuchotement :
Le test de chuchotement au cabinet exige de l’examinateur qu’il se tienne debout derrière le patient afin d’éliminer toute communication non verbale. Il faut que le sujet bouche l’oreille opposée à celle évaluée, lui chuchoter des séquences de nombres et examiner chaque oreille indépendamment.
On peut ensuite remplir le HHIE-S dont la note va de 0 à 40 points ; 0 à 8 points : pas de handicap perçu par la personne elle-même ; 9-21 points : handicap léger à modéré, 22 à 40 points : handicap significatif.
Si nécessaire un audiogramme sera prescrit et il faudra inciter votre patient à porter un appareil le plus tôt possible, s’il a été prescrit, car la surdité isole plus que la cécité et entraîne une désafférentation qui peut avoir pour conséquence une baisse des fonctions cognitives. L’orthophoniste pourra aider utilement à l’adaptation d’une prothèse auditive.
Vue
Vieillissement de l’il et causes d’incapacités visuelles.
La fonction visuelle est une de celles qui vieillit le plus vite. Après avoir atteint un maximum vers 10-15 ans, l’acuité visuelle, la sensibilité à la lumière et la discrimination des couleurs (à partir de 20 ans pour cette dernière) décroissent régulièrement. L’amplitude d’accommodation s’effondre et ne comporte même pas de phase ascendante ; ce n’est qu’à partir de l’âge de 45 ans que le déficit de l’accommodation devient tel qu’on ne parvient plus à lire sans lunettes à la distance habituelle de 30 à 40 cm : c’est la presbytie.
Le poids du cristallin, fonction de sa densité, augmente régulièrement. Cette augmentation de densité aboutit à la cataracte qui atteint 90 % des plus de 70 ans, d’où le port des verres correcteurs (ou d’implants) quasi général à partir d’un certain âge.
D’autres affections menacent la vision? : le glaucome, la rétinopathie diabétique, la dégénérescence maculaire (DMLA) surtout, et les phénomènes ischémiques du nerf optique.
La perception des couleurs change dans le grand âge et dans la démence. D’après plusieurs études : la discrimination des couleurs est plus facile dans les gammes de tons rouges et jaunes que dans les gammes de tons bleus et verts. Les couleurs préférées sont par ordre du tiercé : bleu, rouge et vert. Ces données sont directement applicables, par exemple, pour les décorations des maisons de retraite, et surtout celles acceptant des déments.
Un suivi régulier à titre préventif doit être organisé ; le médecin généraliste peut contrôler la vision (avec lunettes) en lecture de loin et de près, c’est une action importante de prévention. Il doit envoyer ses malades âgés pour des bilans ophtalmologiques de suivi. Quand surviennent les différents problèmes de vision, il faut conseiller aux patients d’utiliser des lunettes adaptées, des loupes, avec un éclairage adapté.
En effet, il est essentiel qu’à partir d’un certain âge, en plus d’un contrôle de la vision, il puisse y avoir un suivi ophtalmologique régulier pour vérifier l’état du fond d’il et avoir un dépistage du glaucome et de la DMLA sans nécessairement attendre une plainte.
Odorat et goût
Vieillissement de l’odorat et du goût.
Le vieillissement de l’odorat et du goût n’entraîne pas d’incapacité en dehors des phénomènes pathologiques. Le rôle du médecin généraliste est ici de permettre à ces malades de sentir et de goûter la vie le plus tard possible en évitant de prescrire des régimes inutiles. Les patients se plaignent très vite de la perte du goût, celle de l’odorat peut être recherchée facilement en cabinet par un kit de parfums ou huiles essentielles.
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