Adaptation
« Quarante-cinq pour cent des enfants en pleine " maladie d’adaptation " peuvent avoir des adénopathies cervicales palpables », explique le Dr Isabelle de Gaudemar (service d’ORL, groupe hospitalier Cochin-Saint-Vincent-de-Paul, Paris). « En effet, lors de leur mise en collectivité, ces enfants rencontrent la flore environnante et développent leurs anticorps ; il est donc banal que le médecin se trouve confronté à des adénopathies cervicales. Grâce à un arbre décisionnel simple, il lui sera généralement aisé de faire le diagnostic étiologique. »
Adénopathie aiguë
Adénopathie aiguë : porte d’entrée retrouvée
Face à une adénopathie aiguë, le médecin doit en premier lieu rechercher une porte d’entrée. Lorsque celle-ci est évidente (angine, otite, éruption…), il suffira de traiter l’affection causale pour que les ganglions disparaissent.
Adénopathie aiguë : absence de porte d’entrée
En l’absence de porte d’entrée, face à un ganglion de plus de 2 cm, douloureux, non fluctuant, accompagné de fièvre, un traitement antibiotique à large spectre (amoxicilline + acide clavulanique ou céphalosporine de 3e génération) devra être instauré afin d’éviter un adénophlegmon.
Si cette adénopathie devient fluctuante, douloureuse, parfois avec altération de l’état général, l’enfant devra être hospitalisé afin de bénéficier d’une antibiothérapie intraveineuse et éventuellement d’un drainage chirurgical. Une échographie préalable aura permis d’apprécier ou non l’existence d’une collection.
Adénopathie chronique
Une adénopathie présente depuis plus de 3 à 4 semaines est considérée comme chronique. Dans le cas d’une polyadénopathie chronique généralisée, il faudra rechercher une maladie virale, bactérienne ou parasitaire (mononucléose infectieuse, toxoplasmose, tuberculose, maladie à cytomégalovirus, maladie des griffes du chat, séropositivité pour le VIH, rubéole, brucellose…), une hémopathie (lymphome, leucémie, maladie de Hodgkin, métastases) ou une maladie rare (kikushi). L’interrogatoire recherchera l’existence de sueurs nocturnes, d’une perte de poids. L’examen clinique recherchera une splénomégalie et/ou une hépatomégalie, examinera les autres aires ganglionnaires. Une NFS, une radiographie thoracique et une IDR seront réalisées. Lorsqu’aucune étiologie n’est retrouvée, une ponction biopsie d’un ganglion sera réalisée. Si cette ponction est négative, on procédera à l’ablation du ganglion le plus volumineux (ou le plus accessible) pour examen anatomopathologique. Une adénopathie isolée, a fortiori située dans le triangle postérieur, ne doit jamais être banalisée et doit évoquer une hémopathie. Une échographie devra alors rapidement être réalisée accompagnée d’une biopsie.
Ainsi, conclut le Dr Isabelle de Gaudemar, « Si le médecin ne doit pas " se jeter sur tous les ganglions ", il se doit d’être prudent. Un arbre décisionnel simple permet le plus souvent le diagnostic étiologique. Le recours à l’échographie doit être facile, car cet examen simple et non invasif est très parlant ».
Propos recueillis auprès du Dr Isabelle de Gaudemar (service d’ORL, hôpital Cochin-Saint Vincent de Paul, Paris).
Dr Isabelle de Gaudemar : pas de conflits d’intérêt déclarés.
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