Les cas pédiatriques sévères de Covid-19 sont rares mais sont-ils de meilleur pronostic que les cas adultes ? Il semblerait que oui, selon une étude américano-canadienne publiée dans le « JAMA Pediatrics ».
Le Pr Lara Shekerdemians (hôpital pour enfants du Texas et professeur à l'école de médecine Baylor, à Houston) et ses collègues ont rassemblé les données de 48 enfants admis en unité de soins intensifs, dont un peu plus d'un tiers (38 %) a dû bénéficier d'une ventilation invasive, à la suite d'une infection par le SARS-CoV-2. Première constatation : ils confirment la rareté des cas sévères pédiatriques, puisqu'il a fallu le concours de 46 centres hospitaliers pendant près de 20 jours pour rassembler ces 48 cas, alors même que l'épidémie prenait son envol aux États-Unis.
Peu de décès mais une prise en charge complexe
Dans 23 % des cas, les jeunes patients ont souffert de la défaillance d'au moins 2 organes, et une oxygénation par membrane extracorporelle a été nécessaire pour l'un d'entre eux. En ce qui concerne le traitement médicamenteux, 11 d'entre eux ont reçu de l'hydroxychloroquine en monothérapie et 10 autres l'ont reçu en association avec une autre molécule. Les enfants sont restés une durée médiane de 5 jours en soins intensifs et 7 jours à l'hôpital.
Dans l'ensemble, le tableau clinique des enfants hospitalisés reste moins sévère que celui des adultes, avec des durées d'hospitalisation et un risque de décès plus faibles (4 % dans cette série contre environ 50 % dans les différentes cohortes de patients adultes hospitalisés aux États-Unis). Dans leur article, les chercheurs insistent sur le fait que la mortalité pédiatrique liée au Covid-19 reste modeste. À titre de comparaison, 169 enfants de moins de 14 ans sont morts de la grippe au cours de la saison 2019-2020.
En revanche, ils constatent une prise en charge de comorbidités très complexe, impliquant des techniques de ventilation mécanique délicates, dont des trachéotomies. Cette complexité « était généralement associée à un retard développemental ou à une malformation d'origine génétique ».
Outre les malformations congénitales, l'obésité semble être un facteur prédictif de sévérité de l'infection, bien qu'à un degré moindre que chez l'adulte, puisque 20,5 % des enfants hospitalisés étaient obèses (IMC supérieur à 30). De tels facteurs de risque sont également identifiés dans les pathologies infectieuses liées aux virus respiratoires comme la grippe saisonnière.
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