La stratégie thérapeutique

Fracture du nez de l’enfant

Publié le 13/11/2009
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La fracture non déplacée

Devant une fracture non déplacée, le traitement sera avant tout antalgique, par voie orale. Il n’y a pas de risque de déplacement secondaire, la cicatrisation se faisant toujours dans la position initiale, et donc pas de risque de complications, à l’exception de l’existence d’un hématome de la cloison, qui impose alors un drainage en urgence.

La fracture déplacée

En cas de fracture déplacée, le préjudice de la fracture est essentiellement esthétique et une prise en charge spécialisée est indiquée. Devant toute déformation de la pyramide nasale, l’enfant est adressé à un ORL qui proposera une réduction de la fracture. Il convient de rassurer les parents et de leur conseiller d’attendre quelques jours avant de consulter le spécialiste, afin que l’œdème se soit partiellement résorbé, et que la qualité de la réduction soit plus facile à apprécier. Si la réduction est faite trop tôt, le résultat pourrait être imparfait.

Dans tous les cas il est nécessaire d’expliquer aux parents que la réduction a pour but de restaurer la morphologie antérieure du nez, et non de corriger d’éventuels défauts préexistants (bosse, déviation…). On ne peut pas rendre le nez plus droit qu’il n’était avant la fracture.

La réduction doit se faire dans les quinze premiers jours suivant le traumatisme, avant la cicatrisation, qui est particulièrement rapide chez l’enfant. Elle se fait toujours sous anesthésie générale et peut être réalisée en ambulatoire.

La réduction est suivie d’une protection par un plâtre ou une attelle, pendant les sept à dix jours que dure la cicatrisation, pour protéger le nez fragilisé par l’intervention. Un arrêt des activités sportives est prescrit pour une durée d’un mois.

Il n’y a pas d’indication à mettre l’enfant sous antibiotiques, en absence de plaie cutanée équivalant à une fracture ouverte.

D’après un entretien avec le Dr Martine François, ORL au centre hospitalo-universitaire pédiatrique Robert-Debré à Paris.

Dr CAMILLE CORTINOVIS

Source : lequotidiendumedecin.fr