La campagne d’immunisation des nourrissons contre le virus respiratoire syncytial (VRS), principal virus à l’origine de la bronchiolite, est lancée. L’arsenal préventif comprend la vaccination des mères lors de la grossesse avec Abrysvo (Pfizer) et les traitements préventifs Synagis et surtout Beyfortus, des anticorps monoclonaux proposés aux nouveau-nés sous forme d’injection.
Depuis le 15 septembre, le nirsévimab (Beyfortus) est proposé (et remboursé) dans les maternités pour les nouveau-nés et en pharmacie pour les nourrissons nés entre janvier et septembre 2024. Pour cette saison hivernale, 600 000 doses seront disponibles, annonce le laboratoire Sanofi. Dans les officines, 15 000 doses de 50 mg (pour les moins de 5 kg) et 40 000 doses de 100 mg (pour les plus de 5 kg) ont déjà été livrées, a indiqué Sarah Sauneron, directrice générale adjointe de la santé, lors d’un point presse.
600 000 doses de Beyfortus annoncées
L’an dernier, les 250 000 doses administrées ont eu un réel impact sur l’épidémie. Selon une modélisation de l’Institut Pasteur et de Santé publique France (SPF), la campagne d’immunisation avec le Beyfortus a permis d’éviter 5 800 hospitalisations pour bronchiolite à VRS. Ces résultats ont été obtenus grâce à une mobilisation « sans faille » des professionnels, a tenu à rappeler la Pr Christèle Gras-Le Guen, cheffe de service des urgences pédiatriques et pédiatrie générale du CHU de Nantes. Cet « élan collectif » au « service des enfants » a abouti à une adhésion des parents de l’ordre de 80 à 90 % dans la plupart des maternités, poursuit-elle.
Par ailleurs, le Synagis (palivizumab) est indiqué chez certains enfants prématurés et chez les nourrissons à haut risque (porteurs d’une malformation cardiaque ou pulmonaire). Il est prescrit en établissement de santé. L’arsenal préventif cible aussi les femmes enceintes. Le vaccin Abrysvo, remboursé depuis le 19 août, peut leur être administré entre les 32e et 36e semaines d’aménorrhée pour protéger l’enfant à naître. « Il est important que l’enfant soit protégé le plus vite possible après la naissance, insiste la Pr Gras-Le Guen, soit pendant la grossesse ou à la maternité. »
Un avis de la Haute Autorité de santé (HAS) est attendu pour fin septembre sur les stratégies d’immunisation contre le VRS chez les plus petits (celui concernant les plus de 60 ans est paru en juillet). Une actualisation du calendrier vaccinal devrait suivre, début octobre. En attendant, la campagne de sensibilisation et son slogan, « la bronchiolite, je l’évite », est déjà lancée.
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