LES DONNÉES CLINIQUES sur l’apport d’une thérapie combinée des TOC par les SRI et la thérapie cognitivo-comportementale (CBT pour Cognitive Behavior Therapy) existent chez l’adulte, mais sont encore rares en pédiatrie. L’équipe de Martin E. Franklin (Université de Pennsylvanie) a donc mis en place l’étude POTS II (Pediatric Obsessive-Compulsive Disorder Treatment Study II), dans laquelle 124 patients de 7 à 17 ans avec un diagnostic de TOC (DSM-IV) et ayant des symptômes résiduels (score de 16 ou plus au CY-BOCS - Children’s Yale-Brown Obsessive Compulsive Scale) après SRI ont été randomisés en trois groupes : un groupe (n = 42) traité uniquement par SRI ; un autre (n = 42) par un SRI associé à de simples directives comportementales (6 séances) ; et le reste des sujets par la combinaison d’un SRI et d’un programme complet de CBT (en moyenne 12,5 séances d’une heure, chacune incluant psychoéducation et éducation cognitive).
Réduction d’au moins 30 % du score CY-BOCS.
Les patients ayant connu, au bout de douze semaines, une réduction d’au moins 30 % de leur score CY-BOCS initial se trouvaient majoritairement dans le groupe ayant suivi un programme complet de CBT (68,6 %), par rapport aux deux autres groupes : 34 % des sujets ayant eu de simples directives + SRI et 30 % des sujets traités uniquement par SRI. Il n’y avait pas de différences significatives entre les patients qui avaient reçu de simples directives et ceux traités par médicament seul.
Le calcul de la taille de l’effet thérapeutique (au moyen des scores CY-BOCS) est également nettement en faveur du programme complet de CBT (0,85 vs 0,16 pour les simples instructions). Le nombre de patients à traiter pour observer une réponse supplémentaire était de 3 dans la comparaison « CBT complet » vs « médicament seul » ou vs « simples directives », et de 25 lorsqu’on compare les groupes « simples directives » et « médicament seul ».
Un programme complet.
L’étude POTS II met donc clairement en évidence l’avantage, en pédiatrie comme en médecine de l’adulte, de l’association, au traitement pharmacologique des TOC, d’un programme de thérapie cognitivo-comportementale, à condition que celui-ci soit complet. Près de deux-tiers des patients ainsi traités voient une forte amélioration de leurs symptômes sur l’échelle CY-BOCS, alors que le traitement par les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine n’avait permis d’obtenir que des résultats partiels. Elle souligne aussi que l’association d’une thérapie comportementale brève (6 séances sur douze semaines), limitée à de simples instructions, n’a pas d’apport significatif par rapport au médicament seul. Les versions tronquées de thérapie comportementale devraient donc être abandonnées, estiment les Américains, au profit du protocole complet, seul efficace.
ME Franklin, JS March et coll. Cognitive behavior therapy augmentation of pharmacotherapy in pediatric obsessive-compulsive disorder.The Pediatric OCD treatment study II (POTS II) randomized controlled trial. JAMA (Journal of American Medical Association, 2011) Publié en ligne.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024