L’ÉQUIPE de la Timone à Marseille, dirigée par le Pr Bernard Kreitmann, fait partie des quelques équipes en France et en Europe à avoir l’expérience de ce type d’implantation. « Même un tout petit bébé peut attendre une greffe ou une récupération tout en continuant à vivre presque normalement, à grandir, à jouer… »
Les indications d’assistance circulatoire sont exceptionnelles chez l’enfant, mais elles permettent de sauver une situation, et d’attendre une récupération ou la disponibilité d’un greffon.
Les systèmes d’assistance circulatoire permettent de sauver les enfants qui sont en train de mourir d’insuffisance cardiaque aiguë à évolution rapide. Ce qui peut être la conséquence de cardiomyopathies (qui peuvent se révéler à tout âge, chez l’enfant comme chez l’adulte) ou de myocardites (liées par exemple à une maladie virale : la varicelle ou la grippe). Ce ne sont pas les malformations congénitales, réparables chirurgicalement pour la plupart.
Quand on sait qu’il y a de fortes chances de récupération, on peut mettre en place une l’assistance circulatoire de courte durée, par circulation extracorporelle complète. Une canule prend le sang à partir d’une veine ; il circule à l’aide d’une pompe dans un système d’oxygénation, puis est renvoyé dans l’aorte. C’est l’outil utilisé en réanimation pour récupérer les enfants en défaillance cardio-respiratoire. L’enfant doit être sédaté. La CEC complète reste bien tolérée pendant dix à quinze. Les principales complications sont les hémorragies et l’hémolyse. En 2006, en France, 17 enfants ont été placés sous assistance par CEC complète, ce qui a débouché sur 3 mises en place de cœur artificiel et 11 sevrages du système d’assistance (les autres sont décédés).
Assistance ventriculaire pneumatique paracorporelle.
Le cœur artificiel extracorporel (système Excor de Berlin Heart) se présente sous la forme d’une assistance ventriculaire pneumatique paracorporelle (ainsi nommé parce que les pompes à sang sont à l’extérieur du corps au contact du patient).
Bien entendu, l’enfant reste hospitalisé en soins intensifs. Pour les adolescents en état hémodynamique stabilisé, la console peut être remplacée par un système d’entraînement ambulatoire, lui donnant une certaine autonomie.
Les complications potentielles sont là aussi les thromboembolies et les infections.
À Marseille, une petite fille de 14 mois a ainsi pu attendre plus de quatre mois avant la greffe. La durée maximale d’assistance de ce type a été de trente mois (huit mois en France).
Décompensation très rapide.
Le cœur de l’enfant a une capacité d’adaptation phénoménale. Il peut mener une vie normale avec une FEVG à 10 %, puis décompenser très rapidement si elle descend à 9 %. Il ne faut pas attendre l’insuffisance cardiaque terminale, où l’on ne peut plus rien faire, pour utiliser l’outil extraordinaire représenté par l’assistance circulatoire en pédiatrie.
D’autres centres en France permettent ces assistances circulatoires chez l’enfant, à Lyon à Bordeaux et à Paris.
La mise au point du cœur artificiel pédiatrique a eu lieu en Allemagne en 2002 et le système Excor de Berlin Heart est allemand. La première implantation de cœur artificiel chez l’enfant à l’hôpital de la Timone a eu lieu en 2004.
Chez l’enfant le problème de la greffe cardiaque se pose rarement, mais quand il se pose, c’est avec des caractères particuliers. Les greffons sont encore plus rares que chez l’adulte. En particulier parce que plus l’enfant est jeune, plus l’organe greffé doit provenir d’un donneur d’un âge proche. Il existe parfois des situations où l’on dispose d’un greffon, mais pas de receveur.
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