Résultats audiométriques
La stimulation du nerf auditif permet de redonner des perceptions auditives, même en cas de surdité totale (figure) : les seuils avec l’implant seront équilibrés, entre 20 et 40 dB HL, sur toutes les fréquences entre 250 et 8 000 Hz.
Le bénéfice sur le développement du langage oral dépendra du cadre dans lequel la surdité s’inscrit.
Pour les personnes devenues brutalement sourdes (surdité « post-linguale ») suite à un accident ou à une maladie (méningites, maladies inflammatoires…), les voies auditives ayant été fonctionnelles, les sons perçus reprendront très vite du sens. La récupération sera rapide. En cas de surdité post-méningite, l’implantation devra se faire très rapidement des 2 côtés, avant l’apparition d’une fibrose voire d’une ossification, qui pourrait compromettre l’implantation.
Pour les personnes atteintes de surdité sévère ou profonde, de naissance (surdité « prélinguale »), les résultats vont dépendre de l’importance de la perte auditive, et de la précocité de la restauration d’une audition efficace.
Plus l’implantation sera précoce, meilleur sera le résultat, d’où l’intérêt du dépistage néonatal. Une implantation peut être alors pratiquée dès confirmation du diagnostic, vers l’âge de 8 mois. Chez ces enfants, plusieurs facteurs vont jouer un rôle sur le développement ultérieur du langage oral (tableaux 1, 2, 3).
Dans le cas d’une surdité sévère, l’implantation est discutée si l’évolution est insuffisante après réhabilitation par prothèse (gain trop juste sur les sons aigus).
Pour les personnes avec surdité évolutive, une surveillance régulière des courbes audiométriques et des performances en discrimination de parole sera faite : l’implant sera proposé dès que les prothèses ne permettent plus une discrimination suffisante de la parole.
Surveillance médicale
La personne implantée doit être vaccinée contre le pneumocoque, tous les 5 ans, car elle présente un risque majoré vis-à-vis des méningites à germes encapsulés (microbrèche faite à l’insertion du porte électrode).
Tout signe suspect de méningite doit entraîner une vigilance accrue chez un porteur d’implant.
La zone de peau rétro-auriculaire pincée entre les 2 aimants peut souffrir : en cas d’aimants mal réglés, la circulation du sang sera gênée, entraînant des lésions allant de la rougeur à la nécrose, avec alors risque d’exposition du matériel. Une lésion à ce niveau doit être surveillée, avec interdiction du port de la partie externe tant que la peau n’est pas normalisée ; toute ouverture de peau nécessite un suivi voire une reprise chirurgicale.
La porte électrode traverse l’oreille moyenne avant de rentrer dans l’oreille interne : toute otite du côté d’une oreille implantée doit être énergiquement traitée par antibiotique, pour éviter une contamination du matériel.
Le récepteur interne contient un aimant : les IRM cérébrales sont contre-indiquées car il y a un risque de déplacement ou d’échauffement de l’implant, et de démagnétisation de l’aimant interne. Tout candidat à une implantation a donc une IRM cérébrale avant la pose de son implant (impossibilité d’en refaire une par la suite). Toutefois, certaines IRM peuvent être passées, à condition d’enlever préalablement l’aimant interne et/ou de placer un bandage sur la zone du récepteur. Le radiologue doit se mettre en rapport avec le fabriquant.
La question du fonctionnement de l’implant
Tout traumatisme crânien dans la zone du récepteur expose à une panne du système : en cas de panne, le système interne sera enlevé et remplacé par un nouveau, lors d’une nouvelle intervention.
On proscrira donc tous les sports à haut risque de traumatisme crânien.
Un réglage d’implant inadapté pourra entraîner des maux de tête, des stimulations faciales, des stimulations vestibulaires, un inconfort. Toute gêne ou stimulation adverse doit faire réajuster le réglage.
Le récepteur comprend des parties métalliques détectées lors des passages sous les portails de sécurité, notamment dans les aéroports. Toute personne implantée doit donc être munie d’une "carte de porteur" avec son identification et le type d’implant.
Le port d’un implant n’empêche pas d’utiliser l’avion pour des déplacements.
Conclusion
L’implant cochléaire est un moyen de redonner une audition utile aux personnes devenues progressivement ou brusquement sourdes, mais également à celles sourdes congénitales, à la condition d’une prise en charge précoce.
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