LA CLASSIFICATION des otites moyennes dépend avant tout de leur ancienneté et de l’existence éventuelle d’un épanchement rétrotympanique. On parle ainsi d’otite aiguë si elle évolue depuis moins de 3 semaines, d’otite subaiguë ou prolongée si elle dure depuis plus de 3 semaines et moins de deux mois, et enfin d’otite chronique si elle évolue depuis plus de deux mois. L’épanchement rétrotympanique, quant à lui, peut être purulent comme dans les otites moyennes aiguës suppurées collectées, ou séreux ou séromuqueux dans les épanchements résiduels post-otite moyenne aiguë et dans les otites séreuses, ou séromuqueuses (l’épanchement doit alors exister depuis plus de deux mois).
Une pathologie très fréquente chez l’enfant de moins de 7 ans.
L’otite séreuse ou séromuqueuse est ainsi une affection de l’oreille moyenne caractérisée par la présence depuis plus de 2 mois d’un épanchement derrière un tympan fermé. Elle est très fréquente chez l’enfant, en particulier de moins de 7 ans, avec un pic de fréquence en hiver.
Sur le plan physiopathologique, il est admis que l’otite séromuqueuse est provoquée par un dysfonctionnement de la trompe d’Eustache et une inflammation post-infectieuse de l’oreille moyenne.
La plupart de ces otites séromuqueuses guérissent spontanément, en deux à 3 semaines, avec la pathologie qui les a induites. Elles se compliquent parfois d’otites moyennes aiguës récidivantes ou d’une fragilisation du tympan se traduisant par une rétraction tympanique.
L’âge de survenue de ces otites est particulièrement critique, car il s’agit d’une période-clé de l’apprentissage du langage. Si une surdité survient et devient progressivement importante, à terme des troubles du langage risquent de se manifester. La surdité peut également devenir définitive si on laisse la pathologie évoluer vers l’otite chronique.
Une découverte souvent fortuite.
L’otite séromuqueuse peut être découverte fortuitement lors d’un examen otoscopique. Elle peut également être diagnostiquée à l’occasion du bilan étiologique d’une hypoacousie. Celle-ci est variable dans le temps, ce qui retarde le diagnostic. Il faut donc savoir y penser lorsque l’enfant fait répéter, qu’il ne répond pas correctement aux questions, ou par exemple qu’il augmente le son de la télévision…
L’otoscopie met en évidence des modifications de la membrane tympanique. Le tympan est un peu épaissi, ou prend une couleur ocre ou devient bleu foncé. Il peut également changer de forme en cas de rétraction plus ou moins importante, globale ou localisée en arrière sur les osselets, ou en avant, sur une cicatrice de pose d’aérateur transtympanique. Il est plus rare de constater des bulles rétrotympaniques ou un niveau liquide.
La présence de liquide derrière le tympan peut être affirmée par l’immobilité du tympan lorsqu’on souffle ou que l’on aspire de l’air dans le conduit auditif externe avec un otoscope pneumatique. La courbe d’impédancemétrie est plate ou son pic est peu ample et très décalé vers les pressions négatives.
Traiter pour éviter un retentissement sur le langage.
L’audiogramme effectué par l’ORL peut être effectué en champ libre, avec deux haut-parleurs, ou avec un casque. Elle peut être tonale ou vocale. Elle permet de confirmer et de chiffrer la perte auditive.
Les otites séromuqueuses symptomatiques ou compliquées nécessitent un traitement. Sa finalité est d’éviter un retentissement sur le langage. Ce traitement est avant tout médical, et associe une amélioration de la ventilation nasale (éducation du mouchage, soins rhinologiques avec du sérum salé), antibiotiques et corticoïdes pendant deux semaines, et mucolytiques si l’enfant tousse.
En cas d’échec, l’ORL peut pratiquer une adénoïdectomie en cas d’otites moyennes aiguës répétées, une pose d’aérateurs transtympaniques en cas d’hypoacousie importante ou de rétraction tympanique.
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