Les modifications du mode de vie induites par la pandémie actuelle ont parfois mis à mal l’équilibre alimentaire des enfants et réduit leur activité physique. C’était donc l’occasion de rappeler les recommandations dans ces deux domaines.
Quatre piliers indispensables
Pour ce qui est de l’alimentation, elle est dite équilibrée lorsqu’elle prévient les carences nutritionnelles. Cet équilibre alimentaire repose sur quatre piliers.
• Apports en fer. La carence en fer est la plus fréquente des maladies nutritionnelles de la planète. Elle entraîne une anémie, une susceptibilité accrue aux infections, une diminution des performances cognitives et des troubles neuropsychiatriques (hyperactivité, dépression, anxiété, tics).
Sa prévention repose sur la consommation de lait de croissance jusqu’à l’âge de 3 à 6 ans, puis l’ingestion de deux produits carnés par jour (1). Les courants idéologiques actuels qui préconisent une réduction de la consommation carnée risquent d’aggraver la situation.
• Apports en calcium. Une carence en calcium au cours des deux premières décennies fragilise le squelette et augmente le risque fracturaire pour le restant de l’existence. Une supplémentation en vitamine D est nécessaire pour correctement absorber le calcium ingéré. Les nouvelles recommandations préconisent 400 à 800 UI/j de 0 à 18 ans, cette dose quotidienne pouvant être remplacée par une dose trimestrielle de 50 000 UI à partir de l’âge de 2 ans (2). Les doses doivent être doublées chez les enfants à risque (peau noire ou non exposée au soleil, obésité, végétalisme).
Pour assurer leurs besoins en calcium, les enfants doivent consommer de 3 à 4 produits laitiers par jour (2). Les eaux minérales riches en calcium (250 à 500 mg/l) peuvent remplacer certains produits laitiers.
• Apports en lipides. Un apport suffisant en lipides est capital pour assurer un développement neurologique optimal, Les lipides doivent représenter au moins 40 % des apports énergétiques entre 6 et 12 mois, puis 35 % à partir de l’âge d’un an (3). Les besoins en acides gras essentiels et en acide docosahexénoïque (DHA) doivent également être couverts.
Pour assurer tous ces besoins lipidiques, il convient d’ajouter de la graisse (huile, beurre, margarine) dans chacun des plats salés des nourrissons et de ne pas restreindre les enfants en lipides. Les apports en DHA sont assurés par la consommation d’une à deux portions de poisson par semaine à partir de l’âge d’un an.
• Apports en phytonutriments. Parmi les phytonutriments apportés par les végétaux, seules les fibres, et les vitamines B9 et C ne se trouvent presque pas dans les produits d’origine animale. Cependant, la carence en fibres n’existe pas à proprement parler et les carences alimentaires en vitamines B9 et C sont exceptionnelles.
Il n’existe pas de recommandations scientifiquement fiables en termes de consommation de fruits et légumes chez l’enfant. Il est probable qu’un seul végétal par jour soit amplement suffisant pour prévenir les carences mentionnées.
Exergue : Il n’existe pas de recommandations scientifiquement fiables sur la consommation de fruits et légumes chez l’enfant. Il est probable qu’un seul végétal par jour soit amplement suffisant
Nutrition et gastroentérologie pédiatriques, Hôpital Trousseau, Ap-Hp
(1) Tounian et al. Fer et nutrition. Arch Pédiatr 2017;24(5):5S23-31
(2) Bacchetta et al. Vitamin D supplementation and calcium nutritional intakes in general pediatric populations: a French expert consensus paper. in press
(3) European food safety authority. Scientific opinion on nutrient requirements and dietary intakes of infants and young children in the European Union. EFSA Journal 2013;11(10): 3408
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