Mardi 23 mai, à 15 heures, les délégations des États membres de l'Organisation Mondiale de la santé (OMS) voteront pour élire celui ou celle qui succédera le 30 juin prochain au Dr Margaret Chan en tant que directeur général de l'organisation.
En ouverture de la 70e assemblée mondiale de la santé, la dernière qu'elle présidera, Margaret Chan présente ce lundi le chapitre finale du rapport « 10 ans de santé publique 2007-2017 » couvrant la période de ses deux mandats, et consacré à la santé des femmes, des nouveau-nés, des enfants et des adolescents.
En 2015, le nombre de décès infantile est descendu sous la barre des 6 millions pour la première fois, soit une baisse de 53 % depuis 1990. « Ensemble, nous avons accompli d'immenses progrès, affirme Margaret Chan, chaque jour, ce sont 19 000 enfants de moins qui meurent, la vaccination à elle seule à prévenu 3 millions de décès pédiatriques. »
289 000 décès maternels en 2015
En 2007 la mortalité maternelle n'avait que peu évolué par rapport à 1985, avec 536 000 décès par an dans le monde, dont 99 % dans les pays en développement. Face à ce constat, l'assemblée générale de l'ONU a entrepris dès 2010 une stratégie globale en faveur de la santé des femmes et des enfants, dotée un financement initial de 40 milliards sur 5 ans. L'objectif était de prévenir 16 millions de décès d'enfants, 33 millions de grossesses non voulues, le retard de croissance de 88 millions d'enfants et 120 millions de pneumonies pédiatriques. Ces efforts ont permis de diviser par 2 le nombre annuel de décès maternel, désormais estimé à 289 000.
Le plan comprenait la mise en place de nouvelles normes, outils et recommandations dans les domaines des soins anténataux, des maladies sexuellement transmissibles, de l'infection maternelle du post-partum, de la nutrition des femmes et des adolescentes, etc. Les obstacles étaient nombreux, à commencer par l'absence de registres d'état civile fiable dans les 85 pays qui concentrent 60 % de la population mondiale.
Dans le prolongement de ce plan, l'ONU, la banque mondiale et les gouvernements norvégiens, canadiens et américains ont approuvé en juillet 2015 le financement d'une stratégie « Every Woman Every Child », à hauteur de 12 milliards de dollars (10,7 milliards d'euros).
Finir sur une bonne note
En présentant ces chiffres, le Dr Margaret Chan a voulu finir son deuxième mandat sur une note positive. Elle laisse une OMS en pleine recomposition, dont le lustre a été terni par ses difficultés à faire face à la crise Ebola entre décembre 2013 et février 2016. L'institution avait été très critiquée pour sa lenteur à réagir, ne décrétant une urgence sanitaire de portée mondiale que le 8 juin 2014, soit plus de 8 mois après le début d'une épidémie qui a causé plus de 11 000 morts sur 28 616 malades.
À la suite de cette mise en cause, le Dr Chan a lancé une réforme visant à transformer l'OMS en structure opérationnelle dotée d'une enveloppe de 494 millions pour la gestion des urgences sanitaire. L'organisation poursuit en ce moment la certification de plusieurs équipes destinées à être déployées dans les pays en formulant la demande.
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