UNE MUTATION sur la tyrosyl-DNA phosphodiestérase 1 (Tdp1) est responsable d’un syndrome d’ataxie spinocérébelleuse avec neuropathie axonale nommée SCAN1. Cette maladie neurodégénérative rare et grave est à transmission récessive. Elle se manifeste chez les adolescents par des pertes d’équilibre et une incoordination des mouvements ; elle conduit au décès vers l’âge de 25 ans. Cette ataxie s’explique par la mort progressive des neurones du cervelet qui sont chargés de transmettre les informations aux membres et au cerveau. Le Tdp1 est une enzyme de réparation de l’ADN très conservée.
Benoît Arcangioli et coll. (Institut Pasteur, Unité de Dynamique des Génomes, CNRS URA2171, Paris) montrent comment la levure Schizosaccharomyces pombe peut servir de modèle pour l’étude de cette pathologie. Ils ont travaillé sur une souche de S. pombe portant une mutation sur le gène homologue de celui qui est concerné chez les patients souffrant de SCAN1.
La respiration mitochondriale.
Et ils mettent en évidence des similitudes cytologiques entre cette levure mutée et les neurones affectés. Dans les deux cas les cellules sont en état de quiescence (G0) et meurent dans cet état, ce qui n’est pas le comportement habituel des cellules (la mort cellulaire des cellules normales se produit en G0 ou lorsque les cellules essaient d’entrer dans un cycle de division).
Par ailleurs, un tiers des cellules mortes perdent leur ADN nucléaire. La réduction de la respiration (donc de la production de radicaux ROs) et l’apport d’antioxydants permettent un sauvetage des cellules mutantes Tdp1. « Ces découvertes suggèrent que la respiration mitochondriale cause la mort neuronale dans le syndrome SCAN1 comme dans d’autres troubles neurologiques. » Par ailleurs, ces levures peuvent servir à étudier d’autres maladies neurodégénératives où le stress oxydatif a une responsabilité, comme les maladies de Friedreich ou de Parkinson, l’ ataxia telangiectasia ou différentes formes d’ataxie spinocérébelleuse.
EMBO Journal, en ligne le 5 février 2009.
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024
La myologie, vers une nouvelle spécialité transversale ?