L’exploration thoracique par IRM reste, à ce jour, un examen de spécialiste peu développé pour de multiples raisons. Entre autres, Le manque de disponibilité des machines, la difficulté de mise en place de protocoles standardisés, la nécessité de coopération complète du patient pour une durée de 20 à 30 minutes et les difficultés d’exploration du parenchyme pulmonaire. Elle présente des avantages par rapport au scanner en ce qui concerne l’imagerie fonctionnelle (diffusion), l’absence d’irradiation et une meilleure résolution en contraste. Elle reste cependant inférieure au scanner pour l’étude du parenchyme pulmonaire.
Antennes et séquences
Les indications reconnues de l’IRM thoracique sont l’exploration des masses médiastinales, de la pathologie aortique chronique, le bilan d’extension pariétale des tumeurs pulmonaires périphériques notamment des tumeurs de l’apex pulmonaire (syndrome de Pancoast et Tobias), la recherche d’une extension cardiaque des masses proches du médiastin et le bilan des tumeurs neurogènes.
Les développements récents de l’IRM, sur les antennes (augmentation de la puissance et de la résolution, connexion possible de plusieurs antennes) et sur les séquences, ont élargi le champ des indications : l’exploration vasculaire dynamique, l’exploration oncologique et l’imagerie du parenchyme pulmonaire notamment dans la mucoviscidose.
Perfusion pulmonaire
L’exploration dynamique (4D) de la vascularisation pulmonaire est actuellement disponible chez presque tous les constructeurs. Il est possible d’acquérir l’ensemble du volume pulmonaire (3D) en moins de 3 secondes et de répéter cette acquisition 8 à 10 fois voir plus (la quatrième dimension étant le temps). Les images obtenues permettent une évaluation quantitative et qualitative de la perfusion pulmonaire dans l’évaluation préopératoire d’une chirurgie thoracique, ou pour la cartographie des défauts de perfusion dans le cadre d’une maladie thromboembolique. Les images de ces acquisitions 3D sont en haute résolution et permettent une analyse assez détaillée du remplissage de la lumière des artères pulmonaires, permettant le diagnostic positif d’embolie pulmonaire.
La pathologie tumorale thoracique a également profité des évolutions récentes. L’utilisation d’une séquence pondérée en diffusion, couvrant l’ensemble du corps par plusieurs paliers, augmenterait la détection des localisations secondaires. L’utilisation de plusieurs valeurs de diffusion permettrait d’augmenter la spécificité de l’imagerie en pathologie tumorale thoracique, en comparaison avec l’imagerie par TEP-CT au 18-FDG.
Suivi de la mucoviscidose
L’innovation la plus récente en IRM thoracique est l’exploration et le suivi des patients atteints de mucoviscidose, remplaçant le suivi irradiant par scanners itératifs. Une nouvelle séquence développée par la société Siemens en collaboration avec une équipe radiologique de Bordeaux fournit des images dont la qualité pour le parenchyme est comparable à celle d’un examen TDM faible dose et suffisante pour répondre au besoin des cliniciens suivant ces patients (1). Les images sont obtenues en respiration libre (on s’affranchit d’un obstacle majeur durant l’acquisition des images en IRM) en 3D sur l’ensemble de la cage thoracique. La durée d’acquisition est de l’ordre de 10 minutes.
(1) Menut F, Dournes G. Évaluation des anomalies structurales broncho-pulmonaires de la mucoviscidose à l’aide de la séquence PETRA à 1.5 Tesla. JFR 2015
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