Dès la vie embryonnaire, des facteurs influencent notre future santé pulmonaire. C'est l'un des résultats publiés dans le « European Respiratory Journal » par des chercheurs de l'université de Bristol. Les auteurs ont identifié les facteurs dans l'enfance qui sont les plus étroitement liés à un surrisque de mauvaise santé pulmonaire : indice de masse corporelle (IMC) maternel élevé, faible poids à la naissance, santé métabolique dans la petite enfance…
Le développement pulmonaire commence au stade embryonnaire et se poursuit jusqu'à atteindre un plateau physiologique entre 20 et 25 ans. De nombreuses études ont établi des liens plus ou moins forts avec différents facteurs dans l'enfance susceptibles d'interférer avec la santé respiratoire du futur adulte, mais sans permettre une vision d'ensemble.
Pour tenter d'isoler les facteurs de risque les plus importants, les chercheurs ont étudié les données de 7 545 enfants (dont 51 % de filles) de l'essai longitudinal britannique Avon incluant aussi les parents (Alspac). Cette cohorte comprend 14 541 femmes qui étaient enceintes en 1991 et/ou 1992.
Quatre facteurs particulièrement associés
Ils ont mesuré régulièrement (à 8, 15 et 24 ans) la capacité vitale forcée et le volume expiratoire forcé en une seconde. Ces deux variables ont été utilisées pour évaluer la santé respiratoire du jeune adulte car une altération des valeurs est associée à un surrisque de maladies pulmonaires chroniques, et notamment de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) et de décès cardiopulmonaire.
Parmi les 33 facteurs envisagés (qui allaient du régime alimentaire maternel aux infections pendant l'enfance), quatre étaient fortement associés à un surrisque de mauvaise santé respiratoire : un IMC maternel élevé lors de la grossesse, un faible poids à la naissance, une masse grasse anormalement élevée au cours de l'adolescence ainsi que des symptômes précoces d'asthme.
Grossesse et petite enfance, des moments clés
« Notre étude montre que les facteurs périnataux et de la petite enfance ont davantage d'influence que les facteurs d'ordre démographique ou qui surviennent au cours de l'adolescence, analysent les auteurs. Mais dans l'ensemble toutes les influences restent modestes : aucun facteur n'est associé à une variation de la fonction pulmonaire moyenne supérieure à 7,7 % à l'âge de 24 ans. » De tels résultats confortent les données de la littérature.
Concernant l'exposition à la pollution par microparticules pendant la petite enfance, les données anglaises montrent qu'elle est associée à une réduction du volume pulmonaire mais sans que cela ne se matérialise par une altération significative de la santé respiratoire. L'étude montre en revanche une association entre la pauvreté du foyer, le faible niveau d'éducation de la mère et la mauvaise santé respiratoire. « Les politiques de santé publique doivent cibler les facteurs de risque modifiables qui, au cours de l'enfance, peuvent maximiser la fonction pulmonaire », plaident les auteurs.
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