Des récepteurs aux odeurs sont présents au niveau des bronches, tout comme il en existe dans la muqueuse nasale. Mais distincts de ceux du nez, les récepteurs pulmonaires se trouvent sur des membranes de cellules neuroendocrines. « Au lieu d’envoyer un influx nerveux au cerveau afin qu’il perçoive l’odeur d’une fumée de cigarette, les récepteurs pulmonaires déclenchent une libération d’hormones capables d’entraîner une broncho-constriction et une toux », expliquent Yehuda Ben-Shahar et coll. (Université de Saint Louis, États-Unis).
Des cellules neuroendocrines pulmonaires
Ces chercheurs ont identifié la classe des cellules neuroendocrines pulmonaires (nommées PNECs) qui portent ces récepteurs olfactifs.
Les auteurs rappellent que les bronches (tout comme l’intestin) sont en contact avec l’environnement extérieur. Et que les muqueuses sont donc munies de mécanismes de protection contre certaines attaques provenant de l’extérieur.
Les PNECs, décrites dans le « Journal of Respiratory Cell and Molecular Biology » fonctionnent comme « des sentinelles dont le travail consiste à reconnaître et à se protéger des molécules irritantes et de produits chimiques toxiques ». Il est probable que ces cellules, dont les auteurs commencent à entrevoir l’importance, soient capables de déclencher une réponse physiologique très rapide, dès qu’un irritant est inhalé, en secrétant des neuromédiateurs (sérotonine et neuropeptides).
S’empêcher de tousser
La différence avec les récepteurs nasaux explique pourquoi la cognition joue un rôle beaucoup plus important dans le goût et la discrimination des odeurs que dans la toux en réponse à un irritant. « Il est possible par exemple de développer un goût pour la bière », citent les auteurs. « Mais il est impossible d’apprendre à ne pas tousser. »
Ces cellules PNECs pourraient êtres responsables de l’hypersensibilité aux allergènes et de l’hyperréactivité bronchique qui en découle dans des maladies des bronches comme l’asthme et la BPCO. D’ailleurs, dans la BPCO, les voies aériennes apparaissent plus riches en récepteurs olfactifs, ont trouvé Ben-Shahar et coll.
Enfin, les récepteurs olfactifs des bronches peuvent représenter des cibles thérapeutiques potentielles : en les bloquant, on peut espérer prévenir une bronchoconstriction et éviter la prise de corticostéroïdes ou de bronchodilatateurs.
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