ENVIRON 400 000 personnes sont traitées par pression positive continue pour syndrome d’apnées obstructives du sommeil. La prise en charge est bien codifiée.
« La pression positive continue est remboursée dans le traitement des SAS avec un index d’apnées/hypopnées IAH ≥ 30/heure. Lorsque l’on considère ce critère, le patient, en règle générale, est très symptomatique dans la journée avec présence d’une hypersomnolence, d’une fatigue et de céphalées matinales… et le traitement est très efficace avec une bonne tolérance », explique le Pr Jean-François Muir (service de pneumologie et USIR, CHU de Rouen).
Une thérapie prolongée est nécessaire pour juger de l’effet bénéfique, moyennant une observance qui dépasse les quatre heures par nuit (idéalement 7 h/nuit).
Un traitement bien adapté avec une observance thérapeutique suffisante parvient ainsi à contrôler la plupart des événements respiratoires et à restaurer l’architecture normale du sommeil au bout de quelques nuits de traitement. Le patient retrouve très rapidement une vie quotidienne quasi-normale. L’amélioration de la qualité de vie est évidente : la disparition de la somnolence et de la fatigue diurne en est l’un des premiers signes.
Les effets moins visibles portent sur la correction des conséquences de la maladie et la réduction des risques vasculaires et cérébraux à moyen terme.
Le masque doit être porté chaque nuit au long cours. Seule une perte de poids importante (après une chirurgie bariatrique chez un obèse) peut permettre d’envisager un désappareillage après réévaluation de l’indication de la PPC par un enregistrement respiratoire nocturne.
20 % d’abandon.
La qualité de l’enseignement dispensé au patient lors de la mise en route d’un traitement par PPC est un élément clé de son succès sur le long terme.
« Ce traitement est cependant contraignant et suscite environ 20 % d’abandon.
La sévérité du SAS en terme d’index d’apnées/hypopnées (≥ 30) et l’intensité de la somnolence diurne sont des critères prédictifs d’une bonne observance au traitement.
En revanche, les patients qui souffrent d’un SAOS de moindre sévérité clinique diurne abandonnent plus facilement », déclare le Pr Jean-François Muir.
Les effets secondaires sont généralement liés au port du masque (inconfort, gêne) et au flux continu qui irrite les muqueuses et entraîne une sécheresse buccale que l’on peut améliorer en ajoutant un humidificateur. Peuvent s’ajouter une sensation de claustrophobie, des difficultés à s’endormir, des problèmes relationnels avec le conjoint (bruit de la machine…).
De nombreux modèles de masques.
Toutefois, d’importants progrès technologiques ont été réalisés ces dernières années : « générateurs de pression automatiques, machines moins encombrantes et moins bruyantes, recherche permanente de l’amélioration du confort du masque aussi bien dans le matériel utilisé que dans les tailles disponibles ont conduit à la mise sur le marché d’un grand choix de masques (nasaux et faciaux) et de canules nasales », fait remarquer le Pr Jean-François Muir.
Pour les malades ne supportant pas l’appareillage par PPC, on peut s’orienter après bilan ORL et stomatologique et selon les cas, vers un traitement spécifique ORL, vers la mise en place d’une orthèse d’avancée mandibulaire ou, pour des cas beaucoup plus restreints, vers une chirurgie maxillo-faciale généralement lourde et pratiqué préférentiellement chez des sujets jeunes.
Pour optimiser le traitement, des mesures d’hygiène de vie sont indispensables : arrêt du tabac, de l’alcool, des repas trop copieux le soir et des somnifères, lutte contre le surpoids et pratique d’une activité physique. La chirurgie bariatrique (sleeve gastrectomie, by-pass) peut être proposée chez le sujet jeune en cas d’obésité morbide associée.
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