Ces dernières années, l'amélioration des conditions socio-économiques et de l'accès aux soins, un plus large recours aux stratégies de prévention ainsi que des vaccins plus performants (notamment le vaccin contre le pneumocoque et hæmophilus influenzae de type b), ont permis une diminution de l'incidence, de la gravité et de la mortalité de la pneumonie chez l'enfant, et plus particulièrement chez ceux âgés de moins de 6 mois.
Malgré ces différents progrès, la pneumonie continue à rester une des causes majeures de mortalité infantile et est responsable de très nombreuses hospitalisations. Par ailleurs, de très nombreuses études ont mis en évidence un lien tangible entre la survenue d'une (ou plusieurs) pneumonie(s) dans l'enfance et la survenue, à l'âge adulte, de maladies respiratoires chroniques, telles que l'asthme et broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO). Les virus semblent être la cause la plus fréquente dans la survenue des pneumonies. Malgré des limites importantes dans les études dues à la complexité du diagnostic (cultures rarement positives, implication de plusieurs virus pathogènes…), il a été mis en évidence une part croissante des virus, que l'on a pu identifier dans 70 à 90 % des cas. Chez les enfants vaccinés par le vaccin pneumococcique à 13 valences, le virus respiratoire syncytial (VRS) est le principal agent en cause, particulièrement chez les enfants de moins de 6 mois, et ce, dans les pays en voie de développement comme dans les pays développés.
Surtout chez les plus jeunes
Le virus respiratoire syncytial est cependant souvent associé à d'autres virus pathogènes. Les données d'études cas contrôles (versus sujets sains) révèlent l'implication du VRS, mais également des virus influenza, du métapneumovirus humain (hMPV), des adénovirus, du virus para-influenza et des coronavirus. Le rhinovirus, quant à lui, ne semble pas être impliqué, les prévalences étant comparables chez les sujets sains et les enfants malades. Ces études ont également souligné les limites actuelles du diagnostic étiologique. Il existe, en effet, de nombreuses interactions entre les différents pathogènes. De plus, la sensibilité des tests bactériens est modeste et il y a une faible performance des tests moléculaires. Néanmoins, le bilan de ces études met en avant le virus respiratoire syncytial comme la cause majeure des pneumonies, surtout chez les plus jeunes. Il apparaît donc capital que la prévention des pneumonies passe, non seulement par la prévention contre le pneumocoque et l'hæmophilus influenzae, mais également par la prévention des infections du virus syncytial (VRS).
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