Prélèvements
L’efficacité clinique de la mise en place de mesures d’éviction globale, visant différents allergènes domestiques et d’autres polluants intérieurs reste encore peu évalué. Une étude prospective d’évaluation environnementale et clinique d’une méthode d’éviction globale réalisée par un conseiller médical en environnement intérieur( CMEI) a donc été entreprise. Vingt-sept patients présentant un asthme non contrôlé et habitant dans les départements d’Ille-et-Vilaine et des Côtes d’Armor ont bénéficié d’une visite de CMEI prescrite par leur pneumologue. Les données cliniques des patients et les données physiques et environnementales de leur logement ont été colligées lors d’une visite initiale puis d’une contre-visite 6 à 12 mois plus tard. Le service de mycologie du CHU de Rennes, spécialisé dans la surveillance environnementale fongique, a réalisé les analyses des prélèvements effectués dans 6 à 10 sites par logement (notamment la chambre des patients, le séjour, la salle de bain et la cuisine).
Contre-visites
Lors des contre-visites, une amélioration des critères environnementaux, des pratiques à risque et des critères cliniques ont été observés. Les facteurs favorisant l’humidité des logements ont été réduits avec une amélioration des pratiques (aération, ventilation, séchage du linge…) plus d’un tiers des logements. Associé à l’éviction d’autres allergènes domiciliaires (animaux de compagnie, acariens, produits ménagers toxiques…), le respect des conseils d’éviction globale a permis une amélioration clinique significative sur l’ensemble des critères évalués : qualité de vie, épreuves fonctionnelles respiratoires (avec une amélioration de 60 %), diminution de la pression thérapeutique par corticostéroïdes, inhalés ou par voie orale. Enfin, la fréquence d’hospitalisation pour crise d’asthme a été diminuée. Au total, le contrôle clinique de l’asthme a été amélioré chez 75 % des patients.
Cette étude pilote sur une cohorte pourtant limitée, montre l’intérêt clinique des mesures d’éviction via les CMEI et incite à la mise en place d’une étude de plus grande ampleur pour valider définitivement la place de cette action dans la prise en charge des asthmatiques. Reste aussi à évaluer l’aspect coût efficacité de cette pratique.
D’après un entretien avec le Pr Gangneux, Service de parasitologie mycologie, CHU de Rennes, Institut de recherche en santé environnement travail, Université Rennes 1 – jean-pierre.gangneux@univ-rennes1.fr
* Ce travail collaboratif a été mené avec un doctorant en médecine, les pneumologues de Rennes et de Saint-Malo, et avec la conseillère médicale en environnement intérieur (CMEI) de l’association CAPT’AIR BRETAGNE.
Pas de conflits d’intérêt déclaré
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