Les pneumologues seraient-ils opposés à la création d’un DES d’allergologie dans le cadre de la réforme du 3e cycle ? « Non absolument pas. Il y a juste eu un malentendu à un moment. Mais aujourd’hui, tout est clair et nous saluons la mise en place de ce nouveau DES qui permettra aux allergologues d’être formés en quatre ans », souligne le Pr Alain Didier, chef du pôle des voies respiratoires du CHU de Toulouse.
Dans le cadre de cette réforme du 3e cycle des études médicales, le ministère a souhaité la mise en place d’un DES pour les allergologues, en remplacement du DESC d’allergologie et d’immunologie clinique (non qualifiant). « Au départ, le ministère avait envisagé la création d’un DES « Allergologie et immunologie clinique ». Et c’est cette appellation qui a créé un certain émoi dans plusieurs spécialités : la pneumologie mais aussi la rhumatologie, la dermatologie, la néphrologie, la gastro-entérologie ou la médecine interne. Les représentants de ces spécialités ont écrit au cabinet du ministre pour protester contre l’inclusion de l’immunologie clinique dans l’intitulé de ce DES.
« Ces spécialités, en effet, revendiquent le fait d’avoir une partie importante d’immunologie clinique dans leur maquette de formation. Et elles craignaient que la création d’un DES d’immunologie clinique puisse, à l’avenir, leur barrer l’accès à un certain nombre de thérapeutiques », indique le Pr Didier, en précisant que ce mouvement de protestation, dans lequel la pneumologie n’était pas la seule à être engagée, ne visait nullement la création d’un DES d’allergologie.
Face à ces protestations, le ministère a engagé une concertation de plusieurs mois qui a abouti à la création d’un DES d’allergologie. « Cela nous convient très bien et d’ailleurs la mise en place de ce DES a été validée par la sous-section pneumologie du Conseil national des universités (CNU) », précise le Pr Didier. D’une durée de quatre ans, ce DES d’allergologie comprendra une première année commune avec la médecine et l’infectiologie (il s’agira donc d’un co-DES). « Après ce socle commun, les allergologues auront leur propre parcours de formation. Le fait que les allergologues disposent de leur DES ne pose donc aucun problème car leurs pratiques sont complémentaires de celles des autres spécialistes d’organe concernés par l’allergologie », indique le Pr Didier.
Les spécialités d’organes ont aussi été rassurées par la mise en place, dans le cadre de cette réforme du 3e cycle, d’une Formation spécialisée transversale (FST) en allergologie. « Cela permettra aux pneumologues mais aussi aux dermatologues, pédiatres, ORL ou internistes, qui le souhaitent, d’avoir un complément de formation dans ce domaine, ce qui, là aussi, est une excellente chose pour couvrir les besoins en allergologie compte tenu de la fréquence des pathologies concernées », estime le Pr Didier.
D’après un entretien avec le Pr Alain Didier, chef du pôle des voies respiratoires du CHU de Toulouse
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