LE TRAITEMENT du syndrome des apnées obstructives du sommeil (SAOS) est l’objet de recommandations. La ventilation en pression positive continue (PPC) est toujours considérée comme le traitement standard du SAOS. L’utilisation minimale est de trois heures par nuit. Pour obtenir un bénéfice cardio-vasculaire, il faut une observance de cinq heures par nuit, ou mieux de six heures (1). L’amélioration objective et subjective de l’hypersomnie diurne est d’autant plus importante que celle-ci est plus marquée initialement. Elle est plus systématique que l’amélioration de la qualité de vie.
Des recommandations.
Il est recommandé de traiter par PPC les patients ayant un SAOS sévère. Les études de cohorte tendent à montrer une réduction du risque d’événements cardio-vasculaires chez les patients traités par PPC. Les orthèses d’avancée mandibulaires (OAM), quant à elles, permettent d’augmenter la surface du pharynx pendant le sommeil et d’en diminuer le collapsus (2). Ce traitement améliore la vigilance diurne et réduit la fréquence de survenue et les conséquences des événements respiratoires du sommeil. Il est préféré à la PPC par certains. Il est indiqué de préférence dans le SAOS léger à modéré ou en cas d’intolérance à la PPC, quelle que soit la sévérité de la maladie. La chirurgie peut constituer une option thérapeutique, même si le niveau de preuve scientifique de son efficacité est plus faible (3). Elle s’adresse à des patients non obèses et indemnes de comorbidité sévère. Selon les cas, il peut s’agir d’une intervention sur le voile du palais, d’une avancée des maxillaires, d’une réduction ou d’un repositionnement lingual. Le traitement chirurgical d’une obstruction nasale peut, par ailleurs, améliorer l’efficacité et la tolérance de la PPC et de l’OAM. La prise en charge intègre les traitements associés comme la réduction pondérale et le traitement positionnel. Ces recommandations « s’appliquent à un SAOS récent, dont le diagnostic est certain, en particulier dans le cadre d’un nouveau traitement d’une maladie récemment installée ».
Un observatoire, une étude.
Le « suivi du malade ayant un SAOS reste actuellement mal codifié, et fait appel au discernement clinique du praticien ». Il est donc indispensable d’améliorer le suivi des patients. Quelle que soit l’option thérapeutique, il est important d’inscrire le patient dans l’Observatoire Sommeil de la Fédération française de pneumologie (OSFP). Il constitue une approche originale ayant pour objectif d’améliorer la qualité des soins. Avec près de 700 pneumologues et pas loin de 40 000 patients, c’est l’observatoire du sommeil le plus important actuellement. Il permet d’initier des études de recherche clinique indispensable à la prise en charge du SAOS De plus, le projet de télésurveillance OPTISAS est destiné à optimiser la prise en charge à domicile du SAOS. Il a été rendu possible grâce à un consortium des sociétés de prestataires de santé à domicile, des fabricants de dispositifs médicaux et des sociétés spécialisées en ingénierie informatique, en hébergement de données de santé et en matériels de monitoring. L’étude portera sur les données cliniques, le suivi du traitement et la surveillance des complications cardio-vasculaires et métaboliques de la maladie.
D’après un entretien avec le Dr Hervé Pegliasco, service de pneumologie, hôpital Ambroise Paré, Marseille.
(1) Portier F, et coll. Traitement du SAHOS par ventilation en pression positive continue (PPC). Rev Mal Respir 2010;27:S137-45.
(2) Fleury B, et coll. Traitement du SAHOS par orthèse d’avancée mandibulaire (OAM). Rev Mal Respir 2010;27:S146-56.
(3) Blumen M, et coll. Traitement chirurgical du SAHOS. Rev Mal Respir 2010;27:S157-65.
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