Les évaluations sur la prévalence des maladies mentales affectant les adultes et les sujets âgés sont sujettes à être sous-estimées, selon une étude publiée dans du « JAMA Psychiatry ».
Les méthodes courantes d’évaluation des maladies mentales ou même physiques sont à même de sous-estimer dans des proportions importantes la prévalence des troubles mentaux chez les adultes et les personnes âgées, estiment Yoichiro Takayanagi et coll. dans leur publication.
Il existe des écarts importants entre les rapports d’estimation des maladies mentales et en particulier pour ce qui est de la dépression, observent-ils, ce qui n’est pas le cas pour des maladies physiques, comme l’arthrose ou l’HTA.
Plus de 1 000 adultes interrogés
L’équipe a examiné les entretiens réalisés avec 1 071 adultes entre 2004 et 2005 qui étaient par ailleurs suivis depuis 1980 dans l’étude longitudinale « Baltimore Epidemiologic Catchment Area Survey ». Pour six troubles mentaux majeurs : troubles dépressifs majeurs, troubles obsessionnels compulsifs, attaques de panique, phobie sociale, abus ou dépendance à l’alcool, ils constatent une sous-estimation de la part des patients. Ils tendent à rapporter les troubles dans un premier rapport, puis à ne plus en faire état, alors que la question est posée pour la vie entière.
Ce qui n’apparaît pas pour des maladies physiques : diabète, HTA, arthrose, AVC et cancer.
Ensuite, en réalisant des entretiens structurés à l’aide des critères du DSM à différentes époques au cours du suivi longitudinal, les prévalences cumulatives (versus rétrospectives) sont de : 13,1 % (vs 4,5 %) pour la dépression majeure ; 7,1 % (vs 0,6 %) pour les TOC ; 6,7 % (vs 2,5 %) pour les troubles paniques ; 25,3 % (vs 12,6 %) pour la phobie sociale ; 25,9 % (vs 9,1 %) pour l’abus d’alcool ; et 17,6 % (vs 6,7 %) pour l’abus ou la dépendance à des drogues.
Les mesures rétrospectives et cumulatives pour des désordres physiques sont très peu différentes.
Les auteurs invoquent la stigmatisation associée aux troubles mentaux, et les fluctuations dans le cours de ces maladies qui tendent à les faire sous-estimer parfois par les personnes qui en sont atteintes.
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