On imagine mal les traders, ou autres professionnels de la finance, préoccupés par leurs états d’âme. Et pourtant, ils auraient tout à y gagner. Une étude à paraître dans « Proceedings of the National Academy of Sciences », laisse penser que le stress chronique des traders serait responsable du maintien de la crise financière.
Après une première étude qui mettait en évidence l’élévation chronique du cortisol chez les traders en période de volatilité des marchés, les chercheurs ont testé les conséquences de cet état chez 36 volontaires. Durant 8 jours, ces derniers ont reçu de l’hydrocortisone, juste assez pour élever leur cortisol sanguin de 69 %, tel qu’il avait été observé chez les traders. Puis ont accompli des jeux de hasard impliquant un réel risque financier. Le tout en double aveugle et de manière randomisée. Résultat, les volontaires avaient plus d’aversion au risque que les personnes sous placebo. Plus précisément, la prime de risque – le risque maximum toléré en vue d’un retour sur investissement – était réduite de 44 %.
Les traders seraient-ils moins audacieux lors de la crise économique ? C’est en tout cas ce que conclut cette étude britannique. Selon les chercheurs, la baisse physiologique d’appétence au risque pourrait être à l’origine de l’instabilité des marchés. Les professionnels de la finance étant plus au fait des fluctuations économiques que de leurs propres fluctuations psychocorporelles : « Les traders, les gestionnaires de risque, et les banques centrales ne peuvent espérer gérer le risque s’ils n’en considèrent pas l’origine profondément ancrée dans notre organisme », avance le Dr John Coates, coauteur principal de l’étude, et ancien trader de Wall Street. Qui a suffisamment d’audace pour penser que « le stress chronique aurait réduit la prise de risque au moment où l’économie en avait le plus besoin ».
Kandasamy N et coll. Cortisol shifts financial risk preferences, Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America.
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