Le DSM IV définit le trouble de l’adaptation avec anxiété par l’apparition de symptômes d’anxiété survenant dans les trois mois suivant un stress psychologique identifiable. Ces symptômes entraînent une souffrance marquée et/ou une altération significative du fonctionnement social ou professionnel et ne persistent pas au-delà de 6 mois après la disparition du stress. Les TAA représentent la majorité des troubles de l’adaptation (75 %).
La description des symptômes eux-mêmes reste cependant assez large, et ouverte à des formes cliniques variées. Une étude récente montre que le niveau d’anxiété est comparable au trouble anxieux généralisé (TAG). L’élément caractéristique du trouble est représenté par des pensées répétitives envahissantes centrées sur le contexte stressant réel et actuel alors que dans le TAG les soucis sont focalisés sur des menaces hypothétiques. « La question du diagnostic différentiel avec les troubles anxieux, la dépression, les troubles de la personnalité et les troubles liés à la santé (hypocondrie, somatisation…) est toujours délicate, ce qui peut expliquer que les données de prévalence soient assez peu nombreuses et hétérogènes » a souligné le Pr Antoine Pelissolo (Henri-Mondor, Créteil). En population clinique, on estime que le TAA est présent chez 2 à 10 % des patients, en priorité des femmes jeunes avec une activité professionnelle et des facteurs de stress dominés par des problèmes professionnels, familiaux et de santé. On trouve dans certaines études, des marqueurs de sévérité associés à ce diagnostic avec un possible facteur de risque pour un trouble anxieux chronique ou un trouble dépressif et surtout, un risque suicidaire plus élevé que dans la population générale, d’où l’intérêt de dépister et de traiter le TAA.
Des solutions thérapeutiques adaptées
« Une analyse fonctionnelle, spécifique du TAA (Stress-Sereina) intégrant les facteurs de stress, le stress perçu, les différents symptômes anxieux mais aussi les attentes du sujet devrait permettre une meilleure orientation thérapeutique » a expliqué le Dr Dominique Servant (CHU de Lille). En l’absence de recommandations officielles concernant la prise en charge du TAA, on peut proposer que l’information et l’éducation soient systématiques, le traitement anxiolytique rationalisé et de courte durée et l’accès aux techniques de gestion du stress et de l’anxiété favorisé. Des traitements médicamenteux comme l’étifoxine qui réduisent les manifestations psychosomatiques ont montré leur efficacité dans le TAA en comparaison avec les benzodiazépines et la buspirone. En complément, d’autres approches non médicamenteuses comme les techniques de relaxation, le biofeedback de variabilité de la fréquence cardiaque peuvent être proposées.
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