Les troubles du comportement alimentaire chez la mère, un facteur de risque psychiatrique pour les enfants

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Publié le 24/10/2024
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Selon une étude publiée dans « Jama Network Open », les associations étaient plus marquées en cas de troubles des conduites alimentaires que pour un IMC maternel anormal.

Crédit photo : VOISIN/PHANIE

Quelles sont les conséquences sur les enfants d’un trouble du comportement alimentaire (TCA) ou d’un indice de masse de corporel (IMC) en dehors de la normale chez les mères ? Une étude de cohorte apporte un éclairage sur les troubles psychiatriques diagnostiqués pendant l’enfance.

Publiée dans le Jama Network Open, cette étude a été menée à partir des données de la cohorte populationnelle nationale finlandaise collectées entre 2004 et 2014. Au total, 392 000 mères et 649 000 enfants ont été inclus. Parmi les mères (âgées en moyenne de 30,15 ans), 1,60 % avait un antécédent de TCA, 5,89 % une insuffisance pondérale avant la grossesse et 53,13 % un surpoids ou une obésité. Pour les enfants, un diagnostic de trouble psychiatrique ou du neurodéveloppement avait été posé chez 16,43 % d’entre eux.

Les enfants de mères avec antécédents de TCA ou IMC anormal présentaient un risque accru de troubles psychiatriques. Les résultats différaient entre les deux expositions et les tailles d'effet étaient généralement plus importantes pour les TCA que pour l'IMC.

Une issue défavorable à la naissance accentue le risque

Dans le détail, en cas de TCA maternels (anorexie, boulimie ou troubles non spécifiés), l’effet le plus marqué a été observé sur les troubles du sommeil de l’enfant (HR = 3,34) et les troubles de l’interaction sociale et les tics (HR = 2,79). Après stratification sur les issues défavorables à la naissance (prématurité, petit poids à la naissance, etc.), les tailles d'effet « étaient encore plus élevées », relèvent les auteurs. Un enfant né d’une mère avec un TCA avec une issue défavorable à la naissance avait un risque fortement accru de développer un trouble alimentaire (HR = 4,53), mais aussi un trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) ou un trouble du comportement (par exemple, HR = 2,27 pour l'anorexie maternelle). En revanche, sans issue défavorable à la naissance, les enfants ne développent pas plus de troubles de l’alimentation.

Dans le cas d’une obésité maternelle avant la grossesse, l’effet le plus important concernait les déficiences intellectuelles de l’enfant (HR = 2,04). Là encore, les enfants nés de mères en surpoids ou obèses et exposés à une issue défavorable à la naissance présentaient un risque accru de TDAH et de troubles du comportement. Dans le cas des mères en insuffisance pondérale, les associations étaient globalement moins marquées : l'anxiété (HR = 1,10), les déficiences intellectuelles (HR = 1,33) ou les troubles de l’interaction sociale et des tics (HR = 1,18).

Ces résultats invitent à prendre en compte ces expositions pour aider à prévenir les troubles psychiatriques chez les enfants, soulignent les auteurs. La compréhension des mécanismes sous-jacents pourrait ouvrir la voie à de nouvelles pistes de prise en charge, ajoutent-ils.


Source : lequotidiendumedecin.fr