Moins de 40 % des patients traités pour troubles dépressifs majeurs connaissent une rémission de leurs troubles lors de la mise en route d’un premier traitement. Une étude du « JAMA Psychiatry » indique que l’on peut trouver un indice d’efficacité d’un traitement médicamenteux ou d’une prise en charge par psychothérapie sur l’imagerie par PET-scan.
« L’imagerie cérébrale représente un outil de recherche de premier ordre pour la recherche sur les traitements des troubles mentaux », indique Helen Mayberg (Université d’Emory, États-Unis). Actuellement, en l’absence d’un marqueur objectif de guidage, un praticien choisit un peu au hasard le mode de prise en charge d’une dépression sévère. Généralement, on essaie pendant un mois un mode de traitement, suivant les préférences du praticien et du patient. Mayberg et al. ont recherché un marqueur d’efficacité en s’aidant de l’imagerie par PET scan.
L’activitée de l’insula prédictive de l’évolution
Ils présentent une étude réalisée chez 63 patients (18 à 60 ans) atteints de une dépression sévère. Un PET-scan a été réalisé avant tout traitement. L’activité des aires cérébrales a été comparée entre des patients qui ont connu une rémission après un premier traitement et d’autres qui n’ont pas connu d’amélioration.
« L’activité d’une aire spécifique, l’insula, est apparue être prédictive de l’évolution à partir de deux traitements standards de la dépression : un médicament (escitalopram) inhibiteur de la recapture de la sérotonine (IRS, NDLR) et une thérapie cognitivo-comportementale (TCC). »
Si avant traitement, chez le patient au repos, l’activité (métabolisme) au niveau de la partie frontale de l’insula à droite est basse, cela est significatif d’une probabilité accrue de rémission avec une approche par TCC, mais d’une mauvaise réponse sous IRS. À l’inverse, un hypermétabolisme dans cette zone de l’insula est prédictif d’une rémission sous escitalopram, mais de peu d’effet des TCC.
La partie antérieure de l’insula intervient dans la régulation des états émotionnels, de la conscience de soi, dans la prise de décision et dans une variété d’activités où la pensée intervient. Des modifications d’activité d’insula ont été observées auparavant en relation avec des traitements de la dépression : des médicaments comme d’autres prises en charge, telles que la stimulation vagale, la stimulation cérébrale profonde ou la méditation en pleine conscience (« mindfulness training »).
JAMA Psychiatry, 12 juin 2013.
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