ON DISTINGUE deux types de marqueurs biologiques dans la dépression : les marqueurs - état et les marqueurs – trait. Seuls les premiers sont contemporains de l’épisode dépressif (et réapparaissent en cas de récidive), mais absents avant et après.
Une étude interrégion.
« Dans le cadre de notre programme de recherche, nous nous intéressons plus particulièrement à trois marqueurs – état : l’activité locomotrice, la température centrale et la fréquence cardiaque. Ces trois paramètres qui fluctuent dans le temps, ont une variabilité circadienne. Nous avons donc cherché à savoir si les patients ayant une dépression présentaient une anomalie à ce niveau et la réponse est oui », explique le Pr Haffen. Ces rythmes sont décalés par rapport à la normale et ils ont un écrasement de leur amplitude avec une altération de l’angle de phase, c’est-à-dire du lien existant entre les différents rythmes.
« Ce constat est important car nombreux sont les facteurs qui peuvent influer sur chaque rythme pris isolément. En revanche, la relation de phase est beaucoup plus facile à apprécier. C’est pourquoi nous avons souhaité vérifier si cette relation de phase initiale pouvait être prédictive d’une dépression et si elle se modifiait en cas de rémission. Pour cela, nous sommes en train de développer des outils, notamment un dispositif miniaturisé que le patient pourrait porter sur lui durant plusieurs jours et qui pourrait, à l’avenir, être couplé à un système de type Wi-Fi. Nous espérons aussi arriver à anticiper l’émergence d’un nouvel épisode, mais nous n’en sommes encore qu’au début, nous étant donné deux ans pour inclure 80 patients, âgés de 25 à 60 ans, dans les trois centres participants (Besançon, Dijon et Strasbourg). Le suivi des patients sera de six mois (premiers résultats pas avant 2015) », précise le Pr Haffen. Cette étude pourrait aussi permettre de vérifier s’il existe un risque suicidaire associé à l’altération des différents paramètres étudiés car, chez les patients en dépression ayant un éveil précoce, on sait qu’il existe un risque accru de passage à l’acte. Enfin, les effets d’un antidépresseur sur ces altérations seront aussi étudiés.
D’après un entretien avec le Pr Emmanuel Haffen, CHU, Besançon.
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