Génériques

Sans problème

Publié le 11/12/2012
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LA DÉFINITION légale du médicament générique a été introduite dans le code de la santé publique en  1996 : est considérée comme une spécialité générique d’une spécialité de référence celle qui a la même composition qualitative et quantitative en principe actif, la même forme pharmaceutique, et dont la bioéquivalence avec la spécialité de référence est démontrée par des études de biodisponibilité appropriées. Une marge de 20 % (-10 %/+10 %) dans les valeurs observées est tolérée pour accepter la bioéquivalence. « En psychiatrie, ces marges sont sans incidence, car les posologies ne sont pas aussi précises que dans d’autres spécialités. Les excipients, dont l’impact a parfois été incriminé avec certains des premiers génériques, sont aujourd’hui très stables, non résorbés, non allergisants. Le lithium ou le divalproate de sodium ne coûtent pas cher et ne sont pas génériqués. Les produits génériqués sont surtout les antidépresseurs et, plus récemment, les antipsychotiques », estime le Pr Bourin.

Il est intéressant de constater queles patients acceptent tout à fait les génériques et sont bien moins réticents que les hypertendus par exemple. « Dans notre spécialité, tout l’enjeu est que s’établisse une relation de confiance entre le patient et le psychiatre. Si le médecin est amené à passer d’un médicament princeps à un produit générique, des explications suffisent dans la majorité des cas. On peut juste regretter que les praticiens restent dans leur ensemble peu familiers des DCI, qui présentent le gros avantage d’être reconnues dans tous les pays », conclut le Pr Bourin.

› DRØISABELLE HOPPENOT

D’après un entretien avec le Pr Michel Bourin, Neurobiologie de l’anxiété et de la dépression, faculté de médecine, Nantes.


Source : Bilan spécialistes