« BIEN QUE le burnout des médecins a été identifié depuis plusieurs années, peu de programmes visant à le traiter avant qu’il ne conduise à des problèmes personnels ou professionnels ont été mis en route et peu de données ont été publiées sur leur efficacité. » Partant de ce constat Michael S. Krasner et coll. (université de Rochester, New York) ont testé un programme destiné à développer la qualité de l’attention ( « mindfulness ») au cours des activités quotidiennes. Les participants en ont effectivement tiré des bénéfices dans leur pratique quotidienne.
Le programme, baptisé «éducation médicale continue» a été suivi par 70 praticiens entre 2007 et 2008. Il était fondé sur trois techniques : la médication attentive, destinée à se recentrer sur l’écoute ; la narration et le jugement, ces deux points gravitant autour des expériences personnelles. Une première phase intensive de 8 semaines comportait 2,5 heures par semaine de stage, ainsi qu’un séminaire hebdomadaire de 7 heures. Puis une phase dite de maintien s’étendait sur 10 mois, à raison de 2,5 heures mensuelles.
Des évaluations ont été réalisées à 2, 12 et 15 mois. Elles étaient fondées sur des échelles mesurant l’attention, le burnout (épuisement émotionnel, dépersonnalisation et impression de non-accomplissement), l’empathie, l’orientation psychologique, la personnalité et l’humeur.
Les données se sont améliorées.
Les échelles d’évaluation étant différentes, les données des chiffres bruts apparaissent disparates. En globalité, chez les participants les données se sont améliorées avec la mise en place du protocole. Notamment la capacité d’attention s’est trouvée augmentée, tout comme l’empathie, alors que les symptômes de burnout ont diminué ainsi que les troubles de l’humeur. Globalement le programme est associé à « des améliorations soutenues à court terme en ce qui concerne le bien-être et les comportements centrés sur les soins au patient » écrivent les auteurs.
Ils reconnaissent aussi que les conclusions de leur travail sont limitées parce qu’il n’était pas randomisé; que les participants étaient des volontaires ; que les modifications de pratiques professionnelles étaient évaluées sur le déclaratif ; que la part respective des éléments du programme n’est pas établie ; enfin que l’expérience n’a été réalisée qu’en un seul site.
Ce travail demande donc à être confirmé, d’une part, sur le plus long terme et, d’autre part, par de nouvelles études.
JAMA, vol 302, n° 12, pp.1284-1293.
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