› La santé en librairie
DE TRÈS BEAUX dessins noirs et blancs pour raconter une histoire douloureuse, un parcours éprouvant pour faire face à une maladie neurologique qui menace de vous faire perdre la tête. Dépourvue de pathos, pleine d’humour parfois teinté d’auto dérision, « la Parenthèse » est avant tout une œuvre narrative dessinée, remarquable par sa qualité de traits et l’émotion qui s’en dégage.
L’auteur, Élodie Durand, a été victime de crises d’épilepsie qui lui faisaient perdre la mémoire et qui se révéleront être liées à un astrocytome. La jeune femme dessine et raconte ces mois d’amnésie progressive, d’apathie liée aux médicaments, de contacts obligés avec la médecine, les neurologues, les IRM et l’hôpital, cette perte de contact progressive mais non moins terrifiante avec la réalité et ses tentatives éprouvantes pour ne pas perdre pied.
Des dessins saisissants réalisés dans les périodes les plus aiguës de la maladie, où l’auteur se figure sous la forme de personnages écorchés brossés en quelques traits, alternent avec des dessins exécutés lorsqu’elle a recouvré ses facultés. Ses planches racontent aussi ses relations avec une famille aimée et aimante qui l’aide à colmater les brèches de sa mémoire et les failles de son invalidité nouvelle. Celle de sa place dans la société, quand tout, ou presque, se limite à un grand trou noir effrayant, puis quand « ce temps passé qu’on a pas vu passer fait souffrir ». Celle enfin de ce long, douloureux mais finalement salutaire parcours médical qui la mène à bénéficier avec succès d’une gamma-neurochirurgie stéréotaxique avant de reprendre le fil de sa vie et de réapprendre les fondamentaux.
Rien n’est trop dit mais chaque mot est aussi percutant que le dessin qu’il accompagne, lequel exprime mieux que bien des discours la souffrance intérieure, la panique de ne pas plus savoir qui on est, où l’on est ni ce que le mot avenir peut bien vouloir dire.
Aujourd’hui, Élodie Durand poursuit sa route d’artiste, a fait l’École des arts décoratifs de Strasbourg et publié d’autres ouvrages illustrés. Magnifique.
Élodie Durand, « la Parenthèse », Éditions Delcourt, 222 pages, 14,95 euros.
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