Un programme d’amélioration de la pertinence des examens radiologiques a été confié aux Agences régionales de santé (ARS) en 2015, afin d’analyser les demandes et leur réalisation dans neuf situations cliniques, parmi lesquelles la lombalgie chronique. En mars 2019, la HAS rappelait qu’en l’absence de signe d’alerte, l’imagerie n’était indiquée que si la lombalgie persistait au-delà de trois mois, et qu’elle reposait sur l’IRM, éventuellement un scanner si celle-ci était impossible, le cliché standard n’ayant pratiquement aucune place. Or, une enquête, menée en 2017 sur la pertinence de 826 demandes d’imagerie lombaire par l’ARS Languedoc-Roussillon, révèle que 67 % des demandes ne sont pas conformes. Dans plus de 80 % des cas, une TDM ou une radio ont été demandées au lieu d’une IRM, et pour 4,4 % l’imagerie était inutile. À noter que seulement 1 % des radiologues qui disposaient des trois options ont modifié la technique.
« Pour qu’un examen d’imagerie soit contributif, il est indispensable que sa finalité soit précisée », insiste le Dr Yann Thouvenin (CHU de Montpellier). Or, quelle que soit la spécialité du médecin demandeur, 44 % ne comportent pas de descriptions suffisamment détaillées de la situation clinique du patient ; 70 % sont alors précisées lors de l’interrogatoire du patient par le radiologue ; mais, dans 13 % des cas, les informations restent insuffisantes même après cela ! En reprenant ce type d’enquête au niveau national, on constate aussi que les renseignements sont insuffisants, et que 18 % des demandes ne comportent ni le motif, ni la finalité de l’examen, ni les antécédentes médicaux ni les imageries antérieures ; dans 40 % des cas, le radiologue éprouve des difficultés à identifier les examens précédemment réalisés.
Outre l’informatisation de demandes standardisées (lire plus haut), le développement de formations ciblées – concernant médecins demandeurs et radiologues – et la mise en place d’actions locales et de rencontres régulières pourraient améliorer la pertinence de la demande d’imagerie. Sans oublier d’éduquer les patients sur l’intérêt, ou non, de certains examens !
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