AINSI, une étude in vitro présentée par M. Adams (Celgène) suggère que l’apremilast s’oppose à la formation d’ostéoclastes et pourrait s’opposer aux effets cataboliques des corticoïdes. Les chercheurs de Celgène ont mis en évidence une production majorée de PDE4 au niveau de la synoviale de patients atteints de polyarthrite rhumatoïde, ce qui ouvre la voie à des recherches dans ce domaine.
Mais à Washington, l’attention s’est concentrée sur le rhumatisme psoriasique dans la mesure où cette petite molécule s’est avérée capable d’effectuer une modulation intra-cellulaire bénéfique de plusieurs médiateurs pro et anti-inflammatoires (2). Ce que semblent confirmer les résultats de l’étude Palace 1 qui a inclus 504 patients : 65 % d’entre eux ayant reçu du DMARDs, le plus souvent du methotrexate, et 23,6 % des anti-TNF (9,3 % ayant enregistré un échec biologique) ; des données importantes car les résultats présentés suggèrent que les traitements antérieurs et concomitants sont susceptibles de modifier l’efficacité de l’apremilast.
Tous les indices améliorés.
Quoiqu’il en soit, après 16 semaines, l’index ACR 20 est significativement amélioré chez les patients recevant de l’apremilast à la posologie de 20 mg x 2/j (p ‹ 0,0140), et plus encore à la posologie de 30mg x 2/j (p ‹ 0,0001) par rapport au groupe placebo. Mais comme on l’a dit, à la posologie de 60 mg/j, les réponses les plus significatives sont enregistrées en monothérapie et chez les patients n’ayant pas reçu d’anti-TNF.
A la 24e semaine, tous les indices sont améliorés (ACR 20, 50 et 70, HAQ-DI, SF-36, physical function score, DAS-28 et score EULAR), ce qui témoigne d’un effet favorable sur les symptômes, la douleur, le handicap, la capacité fonctionnelle et in fine, sur la qualité de vie.
Un autre atout de l’apremilast est une bonne tolérance, avec des effets secondaires généralement modérés (nausées, céphalées) et l’absence d’infection opportuniste de tuberculose et de lymphome, tout comme d’événements cardiovasculaires. Il restera simplement à préciser la place de l’apremilast dans l’arsenal thérapeutique, en raison des différences d’efficacité mentionnées plus haut, et de l’absence de comparaisons directes avec les anti-TNF. En sachant que d’autres études sont en cours dans le psoriasis, la spondylarthrite ankylosante et, à un stade moins avancé, dans la polyarthrite rhumatoïde.
(1) Conférence de Presse organisée par Celgene
(2) En bloquant la dégradation de l’AMP cyclique, l’apremilast bloque la production de médiateurs pro-inflammatoires (TNF alpha, IL17 IL23), et augmente celle des médiateurs anti-inflammatoires (IL10, TFG bêta).
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