Formes polyarticulaires, oligoarticulaires, axiales, enthésitiques, atteintes cutanées plus ou moins présentes et gênantes… « pour les non-experts, le rhumatisme psoriasique est parfois très difficile à saisir » du fait de la « diversité impressionnante » de ses caractérisations, a souligné le Dr Rik Lories, rhumatologue à l’université de Leuven à lors journées annuelles du centre Viggo Petersen*.
Inflammation souvent non-contrôlée pouvant provoquer des symptômes au niveau de la peau et du système musculo-squelettique, cette double dimension du rhumatisme psoriasique constitue un vrai défi, tant pour les patients, les rhumatologues que les dermatologues. « Des manifestations cutanées se présentent souvent avant les arthrites ou enthésites, mais ce n’est pas obligatoire. Le rhumatisme psoriasique se présente aussi sans psoriasis », indique le Dr Lories. « Il y a une liaison directe entre les deux aspects de la maladie, mais on ne la comprend pas encore », poursuit le rhumatologue qui évoque des études épidémiologiques suggérant l’existence de « mécanismes communs et individuels dans un réseau moléculaire très complexe ».
S’agissant de la prise en charge thérapeutique, « nos difficultés émanent du fait que chaque rhumatisme psoriasique est unique », note le Dr Annie Frazier, rhumatologue. « L’objectif principal du patient n’est pas un score clinique mais d’améliorer sa qualité de vie et sa santé a long terme », insiste-t-elle. « La poussée de rhumatisme psoriasique, ce n’est pas seulement des articulations gonflées et douloureuses. De nombreux autres symptômes préoccupent les patients, comme la “coupure“ sociale, le retentissement psychologique, la fatigue, le retentissement fonctionnel », rappelle le Dr Frazier.
L’apremilast après l’été
Outre les corticoïdes, AINS, méthotrexate, leflunomide, salazopyrine, anti-TNF alpha, « on a maintenant un arsenal thérapeutique qui s’est élargi avec l’arrivée des inhibiteurs PDE4, des anti-IL 12/13 et des anti-IL17A », remarque la rhumatologue. Du côté de Celgène, l’inhibiteur de l’enzyme PDE4, apremilast doit en principe être disponible « après l’été » sous la forme de comprimés de 30 mg. Ne nécessitant pas de prescription initiale hospitalière, le médicament est indiqué dans le rhumatisme psoriasique « seul ou en association avec un traitement de fond antirhumatismal chez le patient adulte ayant présenté une réponse insuffisante ou une intolérance à un traitement de fond antérieur ».
*symposium organisé à Paris par le laboratoire Celgène
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