Rhumatisme inflammatoire chronique et travail

Un impact fort des biothérapies

Publié le 19/06/2012
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ABORDER la question de la santé au travail nécessite de prendre en compte les maladies professionnelles, comme les troubles musculosquelettiques (TMS), mais aussi, explique le Pr Yves Roquelaure (CHU d’Angers), « la notion, issue du concept des rhinites, de maladies aggravées par le travail », parmi lesquelles les RIC. Le Pr Roquelaure souligne que « les TMS sont un assez bon facteur d’intensification et de densification du travail » et que, dans la polyarthrite rhumatoïde (PR), l’incapacité au travail peut atteindre 90 % après quinze ans d’évolution.

Des bénéfices sur l’activité professionnelle.

Dans la PR et la spondylarthrose ankylosante (SpA), « les biothérapies ont bouleversé la prise en charge des patients », souligne le Dr Laurent Grange (CHU de Grenoble). Cette avancée thérapeutique s’est traduite, entre autres, par une amélioration significative de leur vie professionnelle. Plusieurs études ont montré que les anti-TNF alpha permettent d’améliorer la productivité individuelle, de diminuer le nombre de journées productives perdues et de réduire les coûts directs et indirects de ces RIC (1-3).

Plus généralement, les malades chroniques représentent une population importante (un Français sur cinq) et fragilisée. Pour près de la moitié, « la maladie survient dans l’âge actif » et environ 35 % seulement ont une activité professionnelle, précise Annick Montfort (AGEFIPH*). Grâce aux outils actuellement disponibles, il est possible de travailler avec une maladie chronique, mais il faut en optimiser les processus de déclenchement et de mise en œuvre, estime Annick Montfort. Des programmes de prévention de la désinsertion professionnelle et de maintien dans l’emploi ont fait la preuve de leur efficacité. Les résultats obtenus au Québec et dans plusieurs départements français le confirment.

Clermont-Ferrand. 32e congrès annuel de médecine et santé au travail. Symposium organisé par Abbott.

* Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées.

(1) van Vollenhoven RF et al. Arthritis Care Res 2010 ; 62 : 226-34.

(2) Anis A et al. Ann Rheum Dis 2002 61(Suppl III) : iii40-iii50.

(3) Maksymowych WP et al. . J Rheumatol 2010 ; 37 : 385-92.

 Dr CATHERINE FABER

Source : Le Quotidien du Médecin: 9144