Syndrome génito-urinaire

Cessons le tabou !

Publié le 24/06/2019
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SGUM

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Crédit photo : PHANIE

La Journée mondiale de la ménopause en octobre 2018 était consacrée au bien être sexuel après la ménopause. Les troubles urinaires et sexuels constituent ce que l'on appelle aujourd'hui le syndrome génito-urinaire de la ménopause (Sgum) – qui remplace l'ancien terme d'atrophie vulvo-vaginale, trop restrictif même s'il en est un déterminant important.

Le Sgum touche au moins un quart des femmes après 45 ans et altère leur vie sociale et sexuelle. Il comprend un certain nombre de symptômes liés au vieillissement et à la baisse des estrogènes :

• Au niveau vulvo-vaginal : sécheresse des muqueuses, atrophie de l'épithélium, baisse de la vascularisation, déséquilibre de la flore vaginale, sensations de brûlure, d'irritation vulvaire, leucorrhées gênantes et malodorantes (vaginose) avec des répercussions sexuelles (baisse de lubrification, dyspareunie et baisse du désir).

• Au niveau urinaire : pollakiurie, incontinence aggravée par baisse du soutènement du pelvis, perte d'élasticité du tissu de soutien, urgenturie et infections urinaires, qui peuvent constituer un véritable handicap social.

Mais trop souvent les femmes pensent qu'il n'y a rien à faire, trop de médecins le taisent. Dans une enquête du Gemvi, 36 % des femmes âgées de 45 à 60 ans et 30 % des 61- 65 ans déclarent souffrir de sécheresse vaginale, mais seulement un quart d'entre elles l'attribue à la ménopause, les autres pensent que c'est la conséquence inéluctable du vieillissement. 40 % des femmes interrogées disent avoir ressenti une baisse du désir sexuel, 26 % estiment que la ménopause en est la responsable, 13 % pensent que la cause est autre. Et, en ce qui concerne les fuites urinaires, 34 % des femmes en souffrent, mais seulement 9 % pensent qu'elles sont dues à la ménopause. Seulement 7 % des 61-65 ans s'en plaignent, ce qui suggère que ce trouble est considéré par beaucoup de femmes comme bénin et inéluctable. Ces résultats sous-estiment probablement la réalité.

Faute de plainte spontanée, c'est au médecin d'aborder le sujet et d'interroger les patientes ménopausées, non seulement sur les troubles climatériques vasomoteurs mais aussi sur les symptômes génito-urinaires.

La sécheresse vaginale, les troubles sexuels et les fuites urinaires, conséquences de l'hypoestrogénie, ne sont pas une fatalité. L'arsenal thérapeutique est large, simple et efficace et se diversifie. Sans prise en charge, l'atrophie, et ce qui en résulte sur la qualité de vie, peut s'avérer irréversible.

CHRU de Lille

Dr Brigitte Letombe

Source : Bilan Spécialiste