L’énurésie nocturne de l’enfant

Publié le 26/05/2015
Article réservé aux abonnés
Il faut diminuer le plus possible les apports hydriques après 18 heures

Il faut diminuer le plus possible les apports hydriques après 18 heures
Crédit photo : PHANIE

Les questions à se poser

 

• S’agit-il d’une énurésie ou une polyurie nocturne ?

L’énurésie nocturne est une incontinence intermittente pendant le sommeil chez un enfant âgé d’au moins cinq ans. La polyurie nocturne liée à une production excessive d’urine est une miction avec éveil se produisant plutôt chez les enfants de 7 à 15 ans.

• Primaire ou secondaire ?

L’énurésie est dite primaire si l’enfant n’a jamais eu de période de continence durant le sommeil d’au moins six mois. La reprise dune incontinence pendant le sommeil après six mois de contrôle mictionnel est une énurésie secondaire.

L’énurésie primaire est dite isolée ou monosymptomatique s’il n’existe aucun autre symptôme, en particulier diurne, relevant du bas appareil urinaire.

• Faut-il réaliser des examens complémentaires ?

Il est peut-être utile de réaliser une bandelette urinaire afin d’éliminer un diabète débutant. En revanche, les autres examens complémentaires sont inutiles en l’absence de dysfonctionnement vésical.

Ce qu’il faut faire

L’énurésie nocturne doit être traitée chez les enfants et/ou les familles demandeuses d’une prise en charge. Quelle que soit l’option choisie, l’efficacité est limitée et souligne l’importance d’installer un suivi et l’éducation thérapeutique.

 

• Il faut déculpabiliser l’enfant et la famille et appliquer des règles hygiéno-diététiques : diminuer le plus possible les apports hydriques après 18 heures, privilégier les eaux de boisson peu minéralisées. Supprimer en fin de journée les boissons sucrées et les boissons gazeuses, ainsi que les aliments très salés.

Limiter le soir l’apport calcique en modérant les apports de laitage.

 

• Le traitement se résume aux alarmes et à la desmopressine.

- Les alarmes sont préférentiellement utilisées chez les enfants qui ont des fuites fréquentes, survenant plus de trois fois par semaine. Elles sont à éviter dans les familles où le contexte est devenu très conflictuel ou dans des conditions psychosociales défavorables. Il s’agit d’une méthode de conditionnement : l’alarme est associée à une alèse ou au pyjama. Elle sonne pour quelques gouttes d’urine et réveille l’enfant qui doit terminer sa miction aux toilettes. Il faut entre 2 et 8 semaines pour obtenir un résultat.

- La desmopressine est le traitement de choix lorsque l’on évoque une polyurie nocturne seule ou associée à l’énurésie. C’est un analogue structural de l’hormone antidiurétique naturelle. Elle peut s’administrer en spray nasal en l’absence de rhinite. Les facteurs secondaires modérés sont mineurs (maux de tête, douleurs abdominales, irritations nasales). Les effets secondaires graves à type de convulsions sont rares et sont évités en demandant à l’enfant de ne pas boire dans les 2 heures précédant la prise du médicament.

L’oxybutynine peut être prescrite en seconde intention en monothérapie lorsque les traitements spécifiques ont échoué, chez les enfants suspects d’avoir une faible capacité vésicale nocturne.

Ce qu’il faut retenir

- Exclure les troubles urinaires diurnes.

- Déculpabiliser, dédramatiser.

- Inclure l’enfant dans un programme d’éducation thérapeutique et s’assurer de sa motivation.

- Associer les traitements dans les formes réfractaires.

- Ne pas utiliser les antidépresseurs tricycliques (sauf très rares indications).


Publi-rédactionnel réalisé par Le Quotidien du Médecin pour Kimberley & Dark

Dr A. T.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9414