Depuis quelques semaines, les médias nous informent de manière régulière d’un fléau qui sévit en Chine, et qui très progressivement gagne certains pays limitrophes : le coronarovirus. Des cas d’importation ont été déclarés en France ainsi que dans d’autres pays européens.
Cette épidémie très contagieuse, semblait au départ avoir des conséquences graves chez les patients âgés, ou ayant des déficiences immunitaires. Or, le décès d’un confrère jeune (moins de 35 ans) qui avait donné l’alerte, doit nous faire quelque peu réfléchir.
Cela est d’autant plus important que nous avons l’impression qu’en matière de communication des failles existent, et qu’il est difficile d’avoir des informations objectives sur ce sujet. Il est vrai que cette épidémie touche un pays assez totalitaire, peu habitué d’avoir un tel affront virologique. Derrière cette histoire se joue la crédibilité du gouvernement chinois en ce qui concerne sa politique en matière de santé. Le Président a su montrer qu’il était capable de construire en un rien de temps des hôpitaux, mais les médecins sont-ils suffisants, et sont-ils suffisamment préparés à cette catastrophe sanitaire ?
En France, cette épidémie a également des répercussions très particulières. Une vague de méfiance vis-à-vis de la communauté asiatique se développe dans certains milieux pas nécessairement favorisés. Ainsi, les enfants d’origine chinoises n’ayant pas voyagé depuis de nombreux mois sont pointés du doigt dès lors qu’ils présentent une virose.
Plus ridicule est le comportement d’un confrère urgentiste qui majore l’angoisse ambiante en déclarant au sein des réseaux sociaux que les généralistes et SOS médecins ne voulaient plus se déplacer pour les patients d’origine asiatique. Bien entendu il a rapidement démenti ses propos (probablement en raison du tollé suscité), mais sans donner de précisions sur les raisons de cette prise de position.
Il est vrai que nous sommes (les nombreux confrères impliqués comme moi) quelque peu en colère vis-à-vis de tels propos car nous n’hésitons jamais à intervenir auprès de populations diverses et variées ; cela sans idées préconçues. Nous sommes des médecins généralistes de terrain qui œuvrons pour améliorer la santé de nos prochains. Nous sommes conscients des risques que nous prenons, et nous endossons ces responsabilités liées à notre fonction car nous avons prêté le serment d’Hippocrate.
Pour finir il faut savoir que ce coronarovirus, quel que soit son origine, est arrivé à faire parler de lui, mais aussi à nous angoisser en créant une réelle psychose chez certains. Il a également permis de mettre en avant certaines déficiences en matière de santé publique d’un pays qui se croyait au-dessus de tout.
Or comme l’a dit Cook Robin (médecin américain) : « Le virus est le dernier prédateur de l’homme ».
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