L’infection au Covid-19 vient nous rappeler qu’aucune certitude n’est jamais acquise et remet quotidiennement en question nos connaissances sur le sujet. Jusqu’ici, on se focalisait pour le diagnostic sur les signes respiratoires, qui font en grande partie la gravité de la maladie, mais pourraient survenir de façon différée, vers la fin de la première semaine après le début de la maladie.
Alertes de la DGS et de sociétés savantes
Ces derniers jours, différentes sociétés savantes et la DGS, via son service DGS-alerte ont communiqué sur les formes cliniques atypiques de cette infection. On savait déjà que l’infection au coronavirus pouvait, en particulier chez les sujets âgés, se dévoiler par la décompensation d’une pathologie préexistante dans un contexte fébrile. Mais d’autres signes doivent alerter, comme un état confusionnel, des chutes, des manifestations digestives et en particulier des douleurs abdominales et/ou une diarrhée, des fluctuations de la température avec des hyper- mais aussi des hypothermies, ce qu’a confirmé le Conseil national professionnel de gériatrie et la Société française de gériatrie et gérontologie.
Anosmie et dysgueusie
De leur côté, diverses sociétés savantes ORL ont attiré l’attention sur la survenue d’anosmies brutales, souvent associées à une agueusie au cours d’une infection à Covid-19. Ces anosmies sont particulières puisqu’elles ne s’accompagnent pas d’obstruction nasale marquée, un élément important à noter pour les distinguer d’une rhinite allergique par exemple, fréquente en cette saison. La présence d’une anosmie/dysgueusie ne semble pas être corrélée à la gravité de la maladie.
Une étude est en cours afin d’évaluer la pertinence de ce signe, même isolé, pour le diagnostic de Covid-19.
En attendant les résultats, il est conseillé de rechercher une anosmie/dysgueusie chez les patients infectés par le Covid-19 mais aussi de considérer le diagnostic de Covid-19 comme vraisemblable devant ces symptômes, et donc de rester chez elles en prenant toutes les mesures nécessaires pour ne pas contaminer leur entourage et en surveillant l’apparition d’autres signes évocateurs : fièvre et gêne respiratoire en particulier.
Les AINS et les corticoïdes per os sont actuellement formellement contre-indiqués et n’ont de toute façon pas leur place devant cette symptomatologie, pas plus que les corticoïdes par voie nasale, inutiles en l’absence d’obstruction nasale. DGS-alerte déconseille aussi le lavage du nez qui pourrait favoriser la dissémination virale.
L’évolution de ces anosmies semble spontanément favorable. Si elle persiste, le Conseil national professionnel d’ORL propose une liste d’exercices de rééducation de l’odorat.
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