On le sait, la pandémie liée au Covid a réellement perturbé l'organisation des soins, et les campagnes de dépistage des cancers en particulier. Si bien qu'aujourd'hui, il est encore difficile de se faire une idée précise de l'évolution récente du taux de participation au dépistage du cancer du sein. « À partir des observations sur des périodes de 2 ans, il semble que la participation 2021-2022 amorce une remontée. Il est cependant probable que les conséquences des perturbations dues au Covid ne se résorbent pas avant quelques années », indique Santé publique France dans un communiqué. Pour la période 2021-2022, le taux national de participation était de 47,7 % versus 46,6 % sur la période 2020-2021. L'agence précise par ailleurs que 11 % des femmes effectuent une mammographie hors programme.
Santé publique France rappelle que l'analyse de ces taux de participation se fait principalement selon deux différentes données : « Le taux de participation est calculé pour chaque année civile d’une part et pour chaque période de deux ans d’autre part (...). Les taux calculés sur deux ans permettent de prendre en compte une période au cours de laquelle toute la population cible devrait avoir été invitée et ainsi reflètent mieux la participation des femmes ».
2021 : année de rattrapage
Concernant les taux nationaux de participation au dépistage organisé du cancer du sein, par année civile, il était de 44,9 % en 2022, contre 50,5 % pour l’année 2021. Pour Santé publique France, la principale raison serait là encore liée aux conséquences de la pandémie : « En 2022, on observe un taux de participation au dépistage du cancer du sein plus faible que l’année précédente, mais l’année 2021 était une année de rattrapage du déficit observé en 2020 en raison de la pandémie de Covid-19 et des confinements ». En 2020, la forte baisse enregistrée était liée à la pandémie Covid, les confinements et la fermeture temporaire des Centres régionaux de coordination de dépistage des cancers (CRCDC).
Mais en analysant cet état des lieux, une chose est certaine : depuis dix ans, on est loin du taux de participation record de 2011-2012 qui avait atteint un pic à 52,3 % (la baisse actuelle concerne toutes les tranches d’âge et toutes les régions).
La difficulté de prendre un rendez-vous allonge les délais entre les mammo
Il existe par ailleurs une forte disparité géographique : ainsi, « la participation par département, pour l’année 2022, varie de 13,5 % en Guyane à 57,0 % dans le Maine-et-Loire », note l'agence sanitaire qui observe la participation la plus haute dans la région Pays de la Loire. Une participation très faible est enregistrée en Ile-de-France, dans le Sud-Est et en Corse.
Enfin Santé publique France note que la baisse progressive de l’offre pour le dépistage dans les centres dédiés, implique des difficultés à prendre des rendez-vous : « un allongement progressif des délais entre deux réalisations de mammographie a également été observé dans les années récentes ».
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