Avec la Covid, la DGS met le sepsis sur le devant de scène

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Publié le 15/09/2020
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Soins infirmiers d'un patient sous assistance respiratoire. Unité Covid-19 du Service de réanimation de l'Hôpital Pellegrin, CHU de Bordeaux.

Soins infirmiers d'un patient sous assistance respiratoire. Unité Covid-19 du Service de réanimation de l'Hôpital Pellegrin, CHU de Bordeaux.
Crédit photo : BURGER/PHANIE

La Journée mondiale contre le sepsis (13 septembre) a été l’occasion pour la Direction générale de la santé (DGS) de revenir sur ce sujet, sachant que les cas de Covid sévères se traduisent très souvent par un sepsis. Pour la Covid, il existe alors une « perte de contrôle de la réponse de l’organisme au virus Sars-CoV-2, entraînant une réponse inflammatoire généralisée, un dysfonctionnement des organes, voire le décès ».

Améliorer la prévention comme la prise en charge

Joint au communiqué de presse de la DGS, un rapport de 2019, du Pr Djillali Annane (chef du service de médecine intensive réanimation, hôpital Raymond Poincarré – APHP) propose des mesures à mettre en place pour une meilleure information, prévention, prise en charge, développement de la recherche du sepsis (résolutions de l’OMS de 2017). Ce document apporte aussi des informations pratiques, en particulier sur la définition et la symptomatologie précoce qui doit alerter.

La dernière définition à retenir, applicable à l’adulte, a été établie par les sociétés européennes et américaines de réanimation : « Le sepsis est défini comme un état aigu de dysrégulation de la réponse de l’organisme à une infection (bactérienne, virale, fongique ou parasitaire) entraînant la perte de fonction des organes et un risque vital pour le patient » (Jama 2016). Quand cet état aigu est caractérisé par une défaillance circulatoire et une souffrance cellulaire majeure, on utilise le terme de choc septique.

Les symptômes d'alerte

Les symptômes devant alerter en cas d’infection, pour détecter précocement le risque de développer un sepsis, peuvent être analysés grâce à l’indicateur qSOFA (Quick SOFA). Il est composé de 3 items : 1) baisse de la pression artérielle systolique en dessous de 100 mmHg ; 2) augmentation de la fréquence respiratoire au-dessus de 22 cycles par minute ; 3) état d’obnubilation ou de confusion. Quand au moins 2 de ces 3 critères existe chez un patient avec une infection, il peut être alors considéré à très haut risque de développer un sepsis. Il convient alors de joindre rapidement le Samu.

Au total, selon une étude internationale publiée dans The Lancet, le sepsis aurait été responsable de près de11 millions de décès dans le monde en 2017 et de graves séquelles chez un très grand nombre de patients. Pour le Pr Annane, « cette gravité du sepsis n’est pas liée à l’infection elle-même, mais plutôt à un diagnostic trop souvent tardif et une importante hétérogénéité dans la prise en charge des patients ». Pourtant il existe des recommandations nationales et internationales sur le traitement des infections, et bien sûr en particulier en France. Le rapport souligne qu’en dehors de certains spécialistes (réanimateurs, médecins urgentistes, infectiologues, microbiologistes), le sepsis serait généralement mal connu des professionnels de santé.
Pour finir, dans son communiqué, la DGS vante le travail des équipes des soignants français qui ont contribué à démontrer pour les patients souffrant de formes sévères de Covid-19, le bénéfice « d’un traitement par corticothérapie, comme dans le cas du sepsis dû à des bactéries ».


Source : lequotidiendumedecin.fr