Les médecins continuent à prescrire majoritairement le baclofène pour traiter l'alcoolodépendance en dehors du système mis en place par les autorités sanitaires, qu'ils jugent "trop lourd", d'après l'Agence du médicament (ANSM). A ce jour, 6.200 patients ont été enregistrés sur le site de l'ANSM, alors que selon l'Assurance maladie, il y aurait environ 100.000 patients pris en charge avec du baclofène, a indiqué mercredi Philippe Vella, un responsable de l'agence.
Pourtant ce système temporaire - en attendant l'obtention d'une AMM pour traiter l'alcoolodépendance - impose un suivi médical utile des patients traités (données sur l'efficacité, effets indésirables, condition réelle d'utilisation...). Les patients inscrits sur le portail de l'ANSM ne représentent que 6% de l'ensemble des patients traités, "ce qui est insuffisant", a-t-il ajouté devant la presse en faisait état des griefs des médecins prescripteurs. Ces derniers dénoncent, entre autres, un système "trop lourd", compliqué et estiment "chronophage" l'inscription des patients sur le site prévu à cet effet par l'agence.
L'ANSM, prenant en compte ces critiques, a prévu d'"alléger le dispositif". Depuis le 14 mars, la prescription du baclofène "après échec des autres traitements disponibles" est officiellement autorisée pour traiter l'alcoolisme dans le cadre d'une recommandation d'utilisation temporaire (RTU), valable trois ans, élaborée par l'agence du médicament ANSM. Son remboursement dans cette indication a été institué par un arrêté paru au Journal Officiel en juin dernier. L'ANSM a par ailleurs rappelé sa mise en garde contre le détournement du baclofène consistant à le prescrire comme coupe-faim (obésité, troubles du comportements alimentaires...), alors qu'il n'existe aucune raison sérieuse pour justifier une telle pratique. Cette dernière apparaît néanmoins extrêmement minoritaire, d'après l'agence.
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