L'étude épidémiologique menée par Santé publique France (SPF) sur des cas groupés de cancers pédiatriques dans le secteur de Sainte-Pazanne (Loire-Atlantique), près de Nantes, n'a pas permis d'identifier une cause commune et va être arrêtée, a annoncé l'Agence régionale de Santé (ARS) des Pays de la Loire.
L'analyse épidémiologique, dont les résultats ont été présentés lundi aux familles, « valide le fait que le nombre de cancers pédiatriques sur le secteur des 7 communes (étudiées, ndlr) sur la période 2015-2019 est plus important que ce que l’on observe en moyenne en France ».
Mais le questionnaire épidémiologique adressé à 13 familles concernées n'a pas permis d'identifier de « facteur de risque commun aux enfants, déjà documenté dans la littérature scientifique ».
Conditions de vie de la mère avant, pendant et après la grossesse, vie du père, habitudes alimentaires des enfants, etc, ont notamment été examinées.
« Les résultats de ces travaux amènent Santé publique France à conclure à la présence d’un regroupement spatio-temporel sans cause commune identifiée », indique le communiqué.
La fin probable des investigations épidémiologiques locales font débat
L'agence sanitaire recommande en conséquence « de ne pas poursuivre les investigations épidémiologiques localement » et « de ne pas engager d’investigations et prélèvements environnementaux supplémentaires ».
SPF propose toutefois de « mettre en place une surveillance active pour identifier tout nouveau cas de cancer sur le secteur ».
« Il y a une plus forte concentration de cas mais on arrête l'étude épidémiologique, c'est inadmissible, inacceptable et intolérable », a dénoncé Marie Thibaud, membre du collectif "Stop aux cancers de nos enfants", qui recense 20 cas de cancers et quatre enfants décédés dans le secteur de Sainte-Pazanne entre 2015 et 2019.
Concernant les logements construits sur l'ancien site Leduc où étaient fabriquées des charpentes, les analyses de la Dreal (Direction régionale de l'Environnement, de l'aménagement et du logement) « écartent l'existence d'un risque sanitaire pour les habitants de ces logements ». Des analyses complémentaires seront toutefois menées.
Des mesures environnementales portant sur l’eau, l’air intérieur, les rayonnements ionisants et les champs électromagnétiques sont programmées d’ici la fin du mois de janvier 2020 ainsi qu'une deuxième campagne de « levée de doute » dans l'école Notre-Dame de Lourdes, à Sainte-Pazanne.
« Cela consiste uniquement à regarder s'il existe un danger immédiat mortel pour nos enfants à leur domicile ou à l'école, ce ne sont pas de vraies études environnementales », a critiqué Marie Thibaud.
Dans le communiqué, SPF reconnaît que les connaissances scientifiques « sur les causes des cancers de l’enfant et le potentiel rôle des expositions environnementales dans ce processus restent parcellaires ».
Avec AFP
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