Le Small Intestinal Bacterial Overgrowth (SIBO) est une pullulation bactérienne endoluminale dans l’intestin grêle associée à diverses pathologies (anomalies anatomiques, troubles sévères de la motricité digestive, maldigestion ou malabsorption, déficits immunitaires) - voire à certains traitements (opiacés, IPP). Les symptômes incluent la diarrhée, les ballonnements, l'excès de gaz, les douleurs abdominales, les selles grasses, auxquels s’ajoutent des effets biologiques (stéatorrhée, carences en vitamine B12, fer).
Pour certains auteurs le SIBO pourrait être en cause dans le syndrome de l’intestin irritable (SII), mais ce lien reste très controversé.
Pour le Pr Anthony Lembo (États-Unis), plusieurs éléments plaident dans ce sens. En effet, non seulement « le SIBO, confirmé par des tests respiratoires et des cultures, est fréquent dans de nombreuses pathologies y compris le SII », mais de plus, « la charge bactérienne intestinale est corrélée aux symptômes observés dans le SII, tandis que l’élimination du SIBO par antibiotiques entraîne une amélioration des symptômes et des résultats cliniques », défend le spécialiste.
Des arguments mis à mal par le Pr Magnus Simrén (Suède). Selon lui, « la grande majorité de la littérature sur les liens entre SIBO et SII repose sur des tests respiratoires par lactulose (LBT) dont la spécificité et la sensibilité sont faibles, avec de surcroît des résultats hétérogènes ». Par ailleurs, « le SIBO est souvent avancé pour expliquer la très grande diversité des symptômes rencontrés, mais cela soulève au contraire des questions sur sa réalité ! Quant à l’efficacité des antibiotiques spécifiques au tube digestif dans le SII, celle-ci est limitée et est davantage liée aux altérations du microbiote intestinal qu’à ce que l’on définit aujourd’hui comme le SIBO. »
Le débat reste ouvert…
D’après la session : « Small bowel functional disoders: From bacteria to transit »
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