Ne dites plus « séropositif » mais « personne vivant avec le VIH » (PVVIH). Car la situation a évolué dans les pays développés : les personnes infectées, détectées précocement et sous antirétroviraux, ont aujourd’hui une espérance de vie presque similaire à la population générale. Et si la charge virale reste l’obsession principale dans l’infection par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), le succès des thérapies antirétrovirales a modifié le paradigme : au-delà d’une charge virale indétectable, une nouvelle préoccupation est apparue qui est d’optimiser la santé et le bien-être des personnes âgées et, pour cela, de prévenir les comorbidités, multiples et précoces. En effet, l’exposition tout au long de la vie et les thérapies anti-VIH peuvent amplifier et accélérer le processus normal de vieillissement.
En 2030, 84 % des PVVIH vivront avec une comorbidité liée à l'âge. C’est pourquoi huit experts internationaux ont mis à plat les défis médicaux et organisationnels pour bien vieillir avec le sida, dans un texte publié dans HIV Therapy (vol. 2, 2015) « Going beyond undetectable : A review of the unmet long-term health needs of people living with HIV », parrainé par Gilead Sciences EuropeLimited et présenté lors d’une conférence du laboratoire Gilead Sciences le 21 octobre 2015 en marge de la 15e conférence européenne sur le VIH (Barcelone).
Des comorbidités cardio-vasculaires avant tout
Les comorbidités non liées à l’infection VIH sont tout d’abord cardiovasculaires (43 % contre 30 % dans la population générale) mais aussi métaboliques (diabète, dyslipidémie), hépatiques (huit fois plus de risques d’hépatopathies chroniques), rénales (5 % des PVVIH souffrent d’insuffisance rénale contre 1 %), cancéreuses (un risque doublé comparé à la population générale), et ostéoporotiques (50 % de risque en plus de fracture osseuse), ainsi que des troubles neuropsychiatriques, dont la dépression rencontrée dans 20-37 %.
D’après l’étude START (2015), débuter le traitement dès confirmation du diagnostic permet de réduire de 57 % le risque de maladies graves et de décès chez ces personnes. Opter pour une approche multidisciplinaire est la seule manière de réduire le risque de développement de comorbidités liées au vieillissement chez les personnes vivant avec le VIH.
Symposium des laboratoires Gilead, 15e conférence européenne sida - EACS - Barcelone, 21 au 24 octobre 2015.
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