La phagothérapie est une stratégie thérapeutique consistant à utiliser des bactériophages (virus) pour lutter contre certaines infections bactériennes. Cette approche thérapeutique développée il y a une centaine d'années, était tombée en désuétude en raison du formidable succès de l'antibiothérapie. Mais aujourd'hui, c'est le revers de la médaille... elle connaît un regain d'intérêt important, surtout dans un contexte d'antibiorésistance !
Des traitements à base de bactériophages bientôt disponibles
L'intérêt est tel que l'Ansm annonce la création d'un Comité Scientifique Spécialisé Temporaire (CSST) sur la phagothérapie. Ces experts dont les noms ne sont pas encore connus se réuniront « pour évoquer les perspectives d'essais cliniques et d'Autorisations Temporaires d'Utilisation (ATU) ». Ils échangeront avec des praticiens ayant une certaine expérience de cette thérapeutique (dans le cadre d'une utilisation compassionnelle - lire plus loin).
Il faut dire que de nouveaux traitements à base de préparations de bactériophages anti-staphylococcus et anti-pseudomonas qui sont délivrées localement, devraient pouvoir être bientôt proposés à certains patients (dans le cadre d'ATU nominatives). Par ailleurs, en 2018, la publication dans The Lancet d'un article sur l'efficacité et la tolérance de bactériophages anti-pseudomonas dans le traitement de brûlures infectés chez 26 patients (essai randomisé en double aveugle PhagoBurn), a apporté des arguments sur l'intérêt de cette stratégie thérapeutique, même si les résultats se sont avérés assez mitigés.
C'est la deuxième fois que l'Ansm constitue un CSST sur la phagothérapie. Le précédent, en 2016, avait permis de faire un état des lieux sur l'avancée de la science dans ce domaine et de permettre « la mise à disposition précoce des bactériophages pour des utilisations compassionnelles ».
Dans la cholécystite, la chirurgie reste préférable chez les sujets âgés
Escmid 2025: de nouvelles options dans l’arsenal contre la gonorrhée et le Staphylococcus aureus
Yannick Neuder lance un plan de lutte contre la désinformation en santé
Dès 60 ans, la perte de l’odorat est associée à une hausse de la mortalité